Archives pour la catégorie Chouchou 2023

Bilan 2023 et Bonne Année à tous

Voici une nouvelle année qui se termine, la quinzième pour Black Novel, et il est temps de jeter un œil sur les lectures qui m’auront touché, enthousiasmé et enchanté.

A titre personnel, cette année aura été particulièrement difficile et cela se voit dans mon rythme de lectures (130 livres seulement), peu de nouvelles, trop peu de bandes dessinées (Astérix très bien et un manga, 20th century boy très bien aussi). Et cela se voit aussi dans le nombre de billets (115 dont certains n’auraient pas dû paraitre). Bref, arrêtons de nous plaindre et parlons des romans qui ont compté pour moi.

Avant de commencer cette rétrospective, le titre du chouchou du mois de décembre 2023 revient à La version de Fenoglio de Gianrico Carofiglio (Slatkine & Cie)

Je garderai une nouvelle fois de 2023 plus d’une dizaine de romans dans un peu tous les genres, des romans forts et, en regardant la liste de mes coups de cœur, je suis heureux d’avoir eu entre les mains tant d’émotions concentrées en si peu de pages. Ces derniers sont donc au nombre de six, et vous pourrez trouver mon avis en cliquant sur le titre.

Je vous ai donc fait une sélection en trois parties, et sachez bien que j’ai dû enlever certains excellents romans de cette liste et que cela me fend le cœur. Il me reste tout de même un gros regret, celui de ne pas avoir pris le temps de lire des Bandes Dessinées cette année, à part le dernier Astérix, deux années de suite ! Il va falloir que cela change. Je n’ai pas lu non plus Wonderland Avenue de Michael Connelly et je n’ai pas terminé le sixième tome de l’intégrale de la Compagnie des glaces de G.J.Arnaud. Inadmissible !

Mes coups de cœur 2023

La Femme Paradis de Pierre Chavagné (Le Mot et le Reste)

La saga Forsythe d’Adrian McKinty (Livre de Poche)

Okavango de Caryl Ferey (Gallimard – Série Noire)

Une année dédiée au Livre de Poche

En 2023, nous avons fêté l’anniversaire des éditions du Livre de Poche. Même si je n’ai pas eu le temps de lire tous les romans que je voulais, ce fut une belle occasion de lire quelques chefs d’œuvres de la littérature, qui font partie de mes coups de cœur :

Le parfum de Patrick Süskind

La garce de David Goodis

La conspiration des ténèbres de Théodore Roszak

Les romans de 2023 à ne pas oublier :

Les 10 romans que je n’oublierai pas et qui ont raté le Coup de cœur d’un cheveu :

Le tueur au caillou d’Alessandro Robecchi (Editions de l’Aube) 

Rétiaire (s) de DOA (Gallimard – Série Noire)

Le silence de Dennis Lehane (Gallmeister)

Ce n’est qu’un début, commissaire Soneri de Valerio Varesi (Agullo)

La colère selon M. de Guillaume Lafond (Editions Intervalles)

Nos cœurs disparus de Celeste Ng (Sonatine)

L’affaire Echalier de Stanislas Petroski (Afitt éditions)

Le bon camp d’Eric Guillon (Nouveau Monde – Sang Froid)

Les affreux de Jedidiah Ayres (Les Arènes – Equinox)

Et enfin …

Six versions de Matt Wesolowski : cette série (en cours) constitue pour moi un grand coup de pied dans la fourmilière du Thriller, un dépoussiérage du genre et la découverte d’un auteur incroyablement doué. Trois tomes sont parus en 2023 et trois sont à venir en 2024, tous surprenants et bigrement addictifs :

  1. Les orphelins du Mont Scarclaw : Construisant son roman comme une série radiophonique de 6 épisodes, l’auteur apporte sa pierre au thriller de façon fort originale et éclatante. For bien traduit par l’ami Chainas
  2. La tuerie Macleod : Le tome 2 est aussi bien que le premier, le principe du podcast est le même et le sujet dévie sur les dangers d’internet et des Trolls. Super !
  3. Le disparu du Wentshire : Le troisième tome reprend les recettes des deux premiers, c’est toujours aussi bien, et l’auteur rajoute une touche sentimentale et un message fort

Pour l’année 2024, la rubrique Oldies sera consacrée à San Antonio qui va fêter ses 75 ans (et toutes ses dents) ; j’en profiterai pour parler des rééditions en grand format, dirigées par Maxime Gillio au Fleuve Noir, mais aussi de quelques anecdotes dont certaines personnelles. San Antonio apparaitra au hasard de mes envies cette année, peut-être au détriment de certaines nouveautés.

Je continuerai bien entendu le combat entre Bob Morane et l’Ombre Jaune (L’héritage de l’Ombre Jaune et Les Guerriers de l’Ombre Jaune), ainsi que la Compagnie des Glaces (L’intégrale tome 6, promis !) et les enquêtes de Harry Bosch (promis aussi !), sans oublier Cicéron Angledroit (au moins le tome 3). Enfin, je vais poursuivre la découverte des romans de Jean Meckert (La tragédie des Lurs et La Lucarne en avril 2024) publiés par les éditions Joëlle Losfeld.

Il ne me reste qu’à vous souhaiter à tous une bonne année 2024, pleine de lectures enrichissantes et plus que jamais, avec la concentration dans la distribution des livres, résistez et allez voir chez les petits éditeurs et vos libraires de proximité.

Enfin, bien entendu, protégez-vous, protégez les autres et n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois de novembre 2023

Une fois n’est pas coutume, ce fut pour ma part un petit mois de novembre autant par le niveau des romans que j’ai choisis de lire que pour le nombre de billets publiés. Je ne vais pas me plaindre, j’ai la chance de pouvoir en toute liberté lire et chroniquer les romans que j’aime.

Commençons doucement avec deux romans sur lesquels j’ai eu un avis mitigé. Mako de Laurent Guillaume (Livre de Poche) doit être considérer comme un premier roman, à la fois premier tome d’une trilogie mais aussi premier écrit d’un auteur qui a bien progressé depuis. Malgré cela, on y trouve toute la passion, la hargne et la rage qui habite Laurent Guillaume quand il dépeint le quotidien d’un inspecteur de la BAC.

J’ai lu Au commencement d’Ivan Zinberg (Harper & Collins), auteur dont j’avais beaucoup aimé Etoile morte. Lecture étonnante qui débute comme une enquête policière, qui tourne sur le terrorisme avant de nous proposer un final haletant et une pirouette surprenante. Contre toute attente, j’ai trouvé que le contexte social (l’entre-deux tour des élections présidentielles, l’importance des médias, les pressions de la hiérarchie, …) manquait de profondeur. A mon humble avis, il y avait la place de faire un grand roman en rajoutant une centaine de pages.

Restons dans les premiers romans avec Le quatorzième stratagème de Louis Berger (Nouveau Monde – Sang Froid), qui nous propose un roman policier qui flirte avec le roman d’espionnage. Le tournant pris par l’intrigue au milieu de ce court roman s’avère très instructif sur les relations entre l’Ecosse et la Chine et le twist final (en deux étapes) une bonne surprise. Louis Berger pourrait bien être un auteur à suivre …

J’adore ses écrits, et il nous revient avec un roman policier mâtiné de la forme d’un thriller. De quoi s’agit-il ? de Ce qu’il faut de haine de Jacques Saussey (Fleuve Noir), bien entendu ! une nouvelle fois, l’auteur nous offre une intrigue formidablement menée et une conclusion bien noire.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman de cet auteur anglais. Les dernières pages de Robert Goddard (Sonatine) m’a emporté par son intrigue sur plusieurs niveaux qui détaille les relations entre l’Algérie et la France à travers la recherche d’explications de la disparition d’une jeune femme dans les années 60. Dans le genre, ce roman est un « must », exemplaire quand il s’agit de raconter une histoire noyée dans la grande Histoire.

On poursuit dans l’excellent, que dis-je, l’excellentissime avec Les apparences de Gillian Flynn (Livre de Poche) que beaucoup de gens ont lu, et qui a débouché sur le film Gone Girl de David Fincher (que je peux voir maintenant). Le vie d’un couple particulier nous est dévoilée par le témoignage du mari et le journal de sa femme et l’on s’aperçoit vite que tout n’est qu’apparences. Outre les nombreux rebondissements, ce roman est une lecture à la fois addictive et jouissive.

J’aurais pu décerner le titre de chouchou au tome 3 de Six versions – Le disparu du Wentshire de Matt Wesolowski (Les arènes – Equinox) parce que ce troisième tome de podcasts sur des cold cases est émotionnellement intense et terriblement frondeur dans son thème (que je ne vous dévoilerai pas pour ne pas vous gâcher l’intrigue). Seulement, Matt Wesolowski a déjà reçu le titre de chouchou du mois de mai. Croyez-moi sur parole, et lisez le. Personnellement c’est mon préféré

Le titre du chouchou du mois revient donc à Les affreux de JedidiahAyres (Les arènes – Equinox) parce que c’est un polar dur, qui se range aux cotés de JakeHinkson et même le Grand Jim Thompson. Parce que ce polar rural est une vraie pépite noire, bien crade, bien sale, bien brutale et j’adore ça.

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour le bilan annuel et le titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !

Le chouchou du mois d’octobre 2023

Je vais attendre un mois avant de vous seriner avec les messages du genre : « C’est bientôt Noël ! », « Achetez des livres pour Noël ! » et autres. Et honnêtement, plutôt que d’allumer la télévision et de subir l’actualité déprimante, le bon remède me (nous ?) pousse vers la fiction et de bons romans. Parmi les billets publiés ce mois, vous pouvez aisément faire votre choix.

L’avantage de relire de « vieux » romans, c’est de tomber sur des pépites. C’est le cas de l’extraordinaire La conspiration des ténèbres de Theodore Roszak (Livre de Poche), auquel on croit dès les premières pages et qui est un formidable hommage aux créateurs, aux artistes. Il plonge dans le domaine des experts du cinéma, créé un personnage imaginaire et débouche sur un complot incroyable. Et pourtant, on y croit, on plonge dans la folie de l’auteur et ce roman mérite un énorme Coup de Cœur !

J’avais eu un avis mitigé sur son premier roman, j’ai été emballé par Jusqu’à la corde de Lionel Destremau (Manufacture de livres). L’auteur reprend le même principe d’un pays imaginaire aux noms de ville étranges, aux noms de personnages décalés et nous créé une multitude d’itinéraires de personnages pour former un tout qui débouche sur une intrigue diablement dramatique. Quand l’imagination de l’auteur prend le pouvoir ! je vous conseille de découvrir l’univers de cet auteur.

J’ai beaucoup réfléchi lors de la rédaction de mon avis sur Pour mourir, le monde de Yan Lespoux (Agullo) ; j’avais peur que l’on prenne mes élucubrations comme de la complaisance, puisque Yan Lespoux est le boss du blog Encoredunoir. Il faut pourtant reconnaitre le souffle des grands romans d’aventures dans les itinéraires de ces trois personnages, la grande qualité littéraire de sa plume et la documentation historique sans faille. Au final, c’est un sacré premier roman !

Le boss des éditions du Caïman est aussi un auteur de polars. Son petit dernier Le teorem des grands hommes de Jean-Louis Nogaro (Arcane 17) nous plonge dans une intrigue foisonnante où un journaliste et son ami enquêteur sont poursuivis par la police et par une organisation occulte. C’est du costaud du début à la fin.

Le manoir des glaces de Camilla Sten (Seuil – Cadre Noir) m’a donné l’occasion de revenir en Suède et de découvrir une auteure, fille de la célèbre Viveca Sten. Sans être le polar de l’année, l’intrigue redoutable et diabolique l’emporte sur les quelques défauts dans un huis-clos frigorifiant.

Les loups de Benoit Vitkine (Livre de Poche) écrit avant l’invasion russe imagine l’élection d’une femme à la tête de l’état ukrainien et raconte les trente jours avant son investiture sous la forme d’un compte à rebours. Ce roman fictif nous éclaire sur la difficulté de ce pays à s’émanciper de l’ogre russe et à se sortir de la spirale de la corruption.

Les terres animales de Laurent Petitmangin (Manufacture de livres) nous plonge dans une zone interdite, radioactive après un accident nucléaire. Un groupe de personnes refuse de partir et s’accroche aux trois années de survie qu’il leur reste jusqu’à ce qu’un événement bouleverse tout. Voilà un roman subtil, imagé, simple et juste beau sur l’Homme face à ses problèmes.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Le bon camp d’Eric Guillon (Nouveau Monde – Sang Froid) parce que les romans abordant les liens entre la résistance pendant la guerre et l’avènement de la pègre qui a suivi sont rares ; parce que par son langage parlé, il nous présente un personnage auquel on croit et on le suit dans ses (més) aventures. Ce roman mérite son titre, c’est typiquement le type de roman que j’aime.

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !

Le chouchou du mois de septembre 2023

Cette année 2023 est à marquer d’une pierre blanche. C’est en effet la première année où de nombreuses nouveautés sont sorties au mois d’août, ce qui fait que de nouveaux titres font leur apparition tout au long de l’année ou presque. Cela ne va pas simplifier nos relations avec nos banquiers, d’autant plus que les prix des livres continuent à augmenter.

Comme je le dis souvent dans mes bilans mensuels, honneur aux coups de cœur, au pluriel cette fois-ci.

Sortie fin 2022, La saga Mickael Forsythe d’Adrian McKinty (Livre de Poche) reprend la trilogie complète de ce catholique irlandais obligé d’immigrer aux Etats-Unis et embauché dans la mafia de son oncle. L’auteur insuffle du rythme, de l’humour cynique et de la violence crue pour ces trois aventures incroyables qui démontrent que Michael Forsythe n’hésite pas à foncer dans le tas et s’en sort miraculeusement. Grandiose coup de cœur !

Okavango de Caryl Ferey (Gallimard – Série Noire) pénètre donc dans mon panthéon personnel des romans de cet auteur baroudeur et globe-trotteur. Caryl Ferey nous parle de l’Afrique, de la nature, de la faune, des humains qui ne savent que détruire ce qui est beau. Tout est parfaitement agencé pour vous faire passer de formidablement heures de lecture entre fascination et rage. Magnifique coup de cœur !

Parmi la liste des sélectionnés pour le trophée 813 du roman étranger, il me restait deux romans à lire que j’ai avalé cet été. Bobby Mars forever d’Alan Parks (Rivages), troisième enquête de Harry McCoy nous plonge dans le Glasgow de juillet 1973 et nous parle de rock’n’roll. A mon avis, cette série s’affirme de tome en tome.

Billy Summers de Stephen King (Albin Michel) prend une trame classique du tueur à gages qui accepte un dernier contrat et nous parle de transmission, d’éducation, de la guerre, des Etats-Unis trumpiens et de la nécessité pour un auteur d’être lu et aimé. Un grand roman de la part du Maître King.

En lien avec les trophées 813, le vainqueur est L’illusion du mal de Piergiorgio Pulixi. Or Le chant des innocents de Piergiorgio Pulixi (Gallmeister) vient de sortir. Il s’agit du premier tome de la quadrilogie Les chants du mal, et nous présente le personnage de Vito Stega dans une enquête terrible où des adolescents deviennent des assassins. Piergiorgio Pulixi respecte les codes du thriller dans ce roman qui se lit très vite. C’est bon signe !

Etonnamment, Devant Dieu et les hommes de Paul Colize (HC éditions), le petit dernier de mon auteur belge favori est un roman judiciaire. Partant d’une catastrophe minière réelle qui a causé plus de 250 morts, Paul Colize en profite pour parler du racisme envers les mineurs italiens et du masochisme dont les femmes furent victimes, dans notre cas dans le journalisme. Mais les choses ont-elles vraiment changé ?

Le professeur Lacassagne fait partie des génies qui ont fait avancer la médecine légale. La série Surin d’apache propose de mettre en lumière ces innovations. L’affaire Echallier de Stanislas Petrosky (Afitt éditions), le deuxième tome, nous évoque la balistique et en profite pour creuser le passé des personnages principaux. Aussi passionnant que prenant.

Flynn se fâche de Gregory McDonald (Livre de Poche) fait partie du cycle consacré à ce flic irlandais qui fait ce qu’il veut. Il s’agit d’un huis-clos dans un club réservé aux hommes de pouvoir et ressemble plus à une charge cynique qu’à un roman policier passionnant. Il vaut mieux lire la série humoristique consacrée à Fletch ou le chef d’œuvre de Gregory McDonald, Rafael, derniers jours.

Le titre du chouchou du mois va donc se jouer entre deux superbes romans : Nos cœurs disparus de Celeste Ng (Sonatine) et Le livre de la rentrée de Luc Chomarat (Manufacture de livres). Les deux romans sont formidables chacun dans son genre. Nos cœurs disparus est un dystopie sur un enfant qui cherche sa mère dans des Etats-Unis devenus dictature antichinoise et l’écriture simple, fluide et subtile de l’auteure laisse transpirer des flots d’émotions. Le Livre de la rentrée oscille entre réalité et fiction, nous fait rire et fondre, nous pose des questions et critique le monde de l’édition tout en jouant avec le lecteur.

Puisqu’il faut en choisir un, le titre du chouchou du mois est attribué à … Le livre de la rentrée de Luc Chomarat (Manufacture de livres).

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !

Le chouchou de l’été 2023

Allez, finies les vacances ! Il va falloir retourner au boulot. Avant que les nouveautés ne débarquent, même si quelques-unes sont déjà sorties, voici un petit récapitulatif des avis publiés cet été qui devrait vous permettre de trouver votre bonheur. Comme les autres années, j’ai classé les titres par ordre alphabétique de leur auteur et trouvé un court descriptif pour qualifier chacun d’eux. A vous de choisir :

Pat et Garrett de Jacques Bablon (Jigal) : Une revisite du mythe d’Abel et Caïn

Bleu guitare de Simon Baril (La Tengo) : Balade nocturne dans un Los Angeles inquiétant

American Airlines de Thierry Brun (Kubik) : Paranoïa dans le monde du poker

Enigma d’Armelle Carbonnel (Fayard) : Un roman tout en ambiance dans un orphelinat abandonné

Retour à Killybegs de Sorj Chalandon (LdP) : Biographie d’un traitre à l’IRA

Mauvaise foi de Maurice Gouiran (M+ éditions) : Clovis Narigou enquête sur une ligue religieuse

Angle mort de Paula Hawkins (Sonatine) : Roman trop court sur un meurtre dans un ménage à trois

Esprit d’hiver de Laura Kasischke (LdP) : Roman hallucinant sur une femme préparant un repas familial pour Noël

La colère selon M de Guillaume Lafond (Intervalles) : Rage et colère d’un ancien légionnaire devenu peintre.

Lancaster de Michel Moatti (HC éditions) : Roman en forme d’enquête et vaste réflexion sur la violence et la morale

L’enfant de février d’Alan Parks (Rivages) : Deuxième épisode des enquêtes d’Harry McCoy où on en apprend plus sur son passé

Le collectionneur de serpents de Jurica Pavicic (Agullo) : Recueil de nouvelles de ce formidable auteur qui nous parle de la guerre en Yougoslavie.

La poésie du marchand d’armes de Frédéric Potier (Editions de l’Aube) : Polar instructif sur les ventes d’armes et les stratégies géopolitiques

Florida de Jon Sealy (Les arènes – Equinox) : Retour dans les années 80 et les exactions de la CIA dans le cadre de leur lutte contre le communisme

Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu’un de Benjamin Stevenson (Sonatine) : Un whodunit qui sort du lot quand son auteur spolie son intrigue et arrive encore à nous surprendre

Celle qui parle aux morts de A.K. Turner (Alibi) : deuxième enquête d’une stagiaire légiste et un roman bien construit

Six versions tome 2 de Matt Wesolowski (Les Arènes – Equinox) : La tuerie McLeod est aussi prenant et passionnant que le premier

La cité des rêves de Don Winslow (Harper & Collins) : Deuxième épisode de la trilogie des cités ou la revisite des textes anciens (Enée) à travers la mafia dans le cinéma

Pour le titre du chouchou de l’été 2023, j’ai choisi de mettre à l’honneur un titre dont on ne parlera pas forcément beaucoup. La colère selon M de Guillaume Lafond (Intervalles) possède cette magie qui nous fait croire à ce personnage meurtri et sa recherche dans un mentor. Il nous montre aussi la possibilité de positionner l’art comme l’ultime outil de révolte. Enfin, la plume de l’auteur est juste remarquable.

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lecture. Je vous souhaite un bon courage pour la reprise et vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et lisez !

Le chouchou du mois de juin 2023

Il est grand temps de se demander quels livres glisser dans nos valises pour les prochaines vacances estivales. Je vous propose donc quelques idées pour le cas où vous en manqueriez. Faites votre marché, chez votre libraire, bien sûr !

Ma rubrique Oldies joue pleinement son rôle. Je connaissais comme tout le monde Agatha Christie et je n’avais jamais entendu parler de Dorothy Leigh Sayers. Et pourtant elle a occupé une place importante dans le monde des écrivains de romans policiers, et présidera le fameux Detection Club. Lord Peter et l’inconnu de Dorothy Sayers (LdP) sa première enquête est de facture classique et elle introduit une bonne dose de dérision par rapport à ses contemporains, ce qui représente une raison supplémentaire de redécouvrir ses romans.

Une fois n’est pas coutume, je suis sorti de ma zone de confort avec Le livre de Daniel de Chris de Stoop (Globe), un livre Enquête / Biographie / Document sur un fait divers qui touche particulièrement l’auteur, journaliste de son état, puisqu’il parle de la mort de son oncle, assassiné par une bande de jeunes. Il en profite pour chercher les causes, en particulier dans la société.

Les péchés des pères de Henning Ahrens (Gallmeister) nous parle d’une famille de fermiers en Allemagne sur plusieurs générations, et le poids de l’héritage et des traditions jusqu’à déboucher sur un drame. Gallmeister est capable de dénicher de beaux romans hors des Etats-Unis et il le démontre encore une fois.

Ce mois de juin a vu l’inauguration d’une nouvelle rubrique appelée Marque Page Noir #1, consacrée au roman d’un format plus court, presque des novellas. L’affaire des flambeaux noirs de Maurice Daccord (L’Harmattan – Noir) est un polar humoristique qui ne s’encombre pas de détails superflus et qui appelle de nombreuses références de la culture populaire. Quant à Nore de Philippe Paternolli (Editions du Caïman), il s’agit de la réédition de la première enquête de Vincent Erno et confirme qu’il faut que je poursuive cette série.

Le commissaire De Luca, l’un des personnages récurrents de Lucarelli nous revient dans Péché mortel de Carlo Lucarelli (Métaillié). On avait suivi ses enquêtes après la guerre, on le retrouve ici en 1943 lors de la destitution de Mussolini. Si l’enquête est menée de main de maitre, le contexte est extraordinairement bien rendu et la plume de Lucarelli toujours aussi direct et franc.

On retrouve la magnifique plume du lauréat du Grand Prix de la littérature policière 2021 dans Les aigles de Panther Gap de James McLaughlin (Rue de l’échiquier) et on se laisse porter par cette histoire brutale et violente. On regrette juste que la scène d’assaut soit si longue et moins convaincante que le reste du roman.

Heroina de Marc Fernandez (Harper & Collins) nous envoie à Acapulco, la station balnéaire mexicaine en proie aux règlements de compte entre cartels trafiquants de drogue. La femme d’un chef de cartels Olivia veut sauver et sortir son fils adolescent de ce trafic. Ecrit selon le point de vue d’Olivia, ce court roman va à l’essentiel ; c’est rapide, c’est efficace, c’est un scénario d’enfer.

Depuis que j’ai découvert la plume de Brice Tarvel, j’en suis devenu un fan. Portrait de la mort donnant le sein de Brice Tarvel (Zinedi) nous conte la fuite de deux adolescents d’une clinique qui pratique des actes étranges. Une nouvelle fois, dans ce court roman, on apprécie la qualité, la simplicité et l’efficacité de l’écriture ainsi que la fin brutale.

Je continue à lire le combat entre Bob Morane et l’Ombre Jaune avec leur septième confrontation, Les yeux de l’Ombre Jaune de Henri Vernes (Marabout), une aventure qui démarre doucement et qui devient de plus en plus passionnante.

Le titre du chouchou du mois revient donc à La Mort Muette de Volker Kutscher (Nouveau Monde – Sang Froid), la deuxième enquête de GereonRath tout simplement parce que j’ai trouvé que les défauts du premier tome étaient gommés et que ce roman est passionnant, que cela soit l’intrigue comme le contexte politique et social.

J’espère que ces avis auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous à la fin de l’été pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et lisez !

Le chouchou du mois de mai 2023

Avec tous ses ponts, le mois de mai 2023 est propice à se plonger dans des lectures et rien de mieux que des polars pour se divertir ! J’avais annoncé que cette année 2023 se déroulerait sous le signe de découvertes de nouveaux auteurs, ou du moins des auteurs que je ne connais pas. Parmi les billets publiés ce mois-ci, il faut en dénombrer trois, et pas des moindres :

J’étais passé à côté de son précédent roman, Les Routes Oubliées, La colère de S.A.Cosby (Sonatine) fait donc office de session de rattrapage. Ce roman d’action ferait un excellent scénario de film, tant l’auteur arrive à ménager un excellent équilibre entre humour, psychologie des personnages, dénonciation des extrémistes, rédemption vengeresse, émotions et des scènes visuelles et cinématographiques impressionnantes.

Sarek de Ulf Kvensler (La Martininère) possède une intrigue proche de « A qui la faute » de Ragnar Jonasson (un groupe d’amis se lance dans une excursion et sont confrontés à une tempête de neige), et on se laisse prendre à cette histoire qui fait la large part à la subjectivité du témoignage d’une des victimes tout en faisant monter le suspense de façon totalement bluffante. Un premier roman prometteur.

Le sang de nos ennemis de Gérard Lecas (Rivages) nous plonge en pleine période d’indépendance de l’Algérie à Marseille. L’auteur nous propose de suivre un fil narratif de polar et parvient à nous présenter cette période explosive dans un roman instructif et passionnant à ne pas rater.

Dans le cadre des Oldies, Serge Breton (via l’Association 813) avait attiré mon attention sur les enquêtes de Burke. J’ai donc lu et dévoré la première de cette série intitulé Flood d’Andrew Vachss (Livre de Poche). En tant que premier roman d’une série, ce roman est juste remarquable. La difficulté de cet exercice est à la fois de présenter le personnage central et son entourage, et de présenter une intrigue passionnante. Ce premier tome est tellement passionnant que j’ai déjà acheté le deuxième … A suivre …

L’Halali de Nicolas Lebel (Editions du Masque) est le troisième tome mettant en scène Yvonne Chen, inspecteur de police virée et qui cherche à venger la mort de son partenaire. Pour ce faire, elle poursuit un groupuscule criminel, les Furies. A nouveau, je me retrouve ébahi par la science du scénario devant cette histoire construite comme un tournoi médiéval. Un excellent divertissement.

De même que Leur âme au diable, où il pointait du doigt l’industrie du tabac, Marin Ledun s’attaque au commerce de la bière au Nigeria dans Free Queens de Marin Ledun (Gallimard – Série Noire). Le talent de cet auteur n’est plus à démontrer, la documentation est fouillée, les personnages nombreux et complexes et l’intrigue prenante du début à la fin.

On attendait beaucoup de Le silence de Dennis Lehane (Gallmeister), annoncé comme le dernier roman du créateur d’Un pays à l’aube, Shutter Island ou Mystic River et on est comblé par cette fresque du Boston des années 70, et par ce formidable personnage de mère à la recherche de sa fille, qui se termine par une scène finale mythique.

Shit ! De Jacky Schwartzmann (Seuil – Cadre Noir) nous raconte l’histoire d’un CPE qui prend la tête d’un trafic de drogue par hasard pour en faire profiter les gens de son quartier dans une cité de Besançon. Une nouvelle fois l’humour de Jacky Schwartzmann fait mouche dans ce roman remarquablement intelligent.

La lisière de Niko Tackian (Calmann-Lévy) démontre le talent de conteur de cet auteur à travers cette histoire qui démarre comme une disparition d’un mari et de son fils et qui est construit comme un puzzle particulièrement retors.

Tous les ans, mon plaisir est retrouvé lors de la lecture des romans de Valerio Varesi. Cela ressemble à des rencontres entre deux amis qui dissertent sur la vie et la société. Avec Ce n’est qu’un début, commissaire Soneri de Valerio Varesi (Agullo), l’auteur nous parle politique et de l’héritage laissé à nos enfants. Une nouvelle fois, c’est un roman prenant, intelligent et magnifique. Je pourrais lui donner des coups de cœur, des titres de chouchou mais ce serait trop facile !

Le titre du chouchou du mois revient donc à Six versions, tome 1 : Les orphelins du Mont Scarclaw de Matt Wesolowski (Les Arènes – Equinox) par l’originalité de sa construction mais aussi par sa façon de détailler la psychologie des personnages interrogés pour arriver à l’explication finale de ce drame qui est survenu dans ce camp de jeunes.

J’espère que ces avis auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et lisez !

Le chouchou du mois d’avril 2023

Avec les beaux viennent de belles tentations et de belles découvertes. C’est aussi le mois où les auteurs que j’affectionne sortent leurs romans tant attendus. Je vous propose donc plein de bons polars pour agrémentés vos soirées.

Commençons cette revue par les coups de cœur du mois, au nombre de deux ! Oldies and excellent goodies que La garce de David Goodis (Livre de Poche), ce roman me réconcilie avec mes précédentes lectures de cet auteur en revenant (par hasard) vers son troisième roman, portrait au vitriol d’une femme manipulatrice, forte et fatale. Un roman méconnu d’un auteur à redécouvrir.

Il est des romans en marge des grosses sorties qui vous prennent en main dès le début et ne vous lâchent plus, grâce à la magie de la langue et son sujet violent. La Femme Paradis de Pierre Chavagné (Le Mot et le Reste) nous présente une femme qui s’est retirée dans une grotte et l’auteur va lever le voile sur son terrible passé dans un roman magnifique et définitivement inoubliable. Coup de cœur aussi !

Parmi les très bonnes découvertes du mois, j’avoue avoir été époustouflé par Kepone de Philippe Godoc (Viviane Hamy) qui revient sur un scandale sanitaire, l’utilisation du Chlordecone dans les Antilles pour la culture de la banane. L’auteur nous parle d’un scandale dont on a peu entendu parler (moi en tous cas) et surtout, il insuffle un rythme incessant du début à la fin de son roman. Bonne pioche !

La diffusion de la série Babylon Berlin sur Netflix a permis de remettre en visibilité les enquêtes de Gereon Rath. Les éditions Nouveau Monde ont créé une nouvelle collection de format poche nommé Sang Froid et ont sorti le premier tome Le poisson mouillé de Volker Kutscher (Nouveau Monde – Sang Froid). Nous voici plongés en 1929, en pleine manifestation du 1er mai, dans une situation politique complexe entre communistes, tsaristes et nazis et peu abordée auparavant. On attend la suite avec impatience La mort muette, en mai 2023.

Peu de romans abordent le monde du travail, le stress incessant, les malversations légales de certaines entreprises. Colère chronique de Louise Oligny (Black Lab) aborde le cas d’une photographe de presse borderline qui va voir les dirigeants de son journal mourir les uns après les autres. Avec un cynisme de bon aloi, la peinture de ce personnage se révèle crédible, et on suit cette intrigue avec un grand plaisir. Un premier roman encourageant.

La sortie de son dernier roman m’a donné l’idée de consacrer une semaine spéciale à patrice Gain. Terres fauves de Patrice Gain (Livre de Poche) est un fantastique polar, autant par son personnage, citadin inconditionnel confronté à une nature cruelle, que par son intrigue terrible. Le sourire du scorpion de Patrice Gain (Livre de Poche) place un adolescent en face de profondes modifications dans sa famille suite à la mort de son père et bénéficie d’une fin totalement inattendue. Les brouillards noirs de Patrice Gain (Albin Michel) nous envoie aux îles Féroé mais je ne suis pas entré dans ce roman et ce fut pour moi une rencontre ratée.

C’est avec un énorme plaisir que j’ai retrouvé René-Charles de Villemur dans cinq enquêtes tordues à souhait que comporte le recueil Itinéraire d’un flic #2 de Luis Alfredo (Horsain/Ska). Luis Alfredo nous offre une deuxième saison toujours aussi bien écrite, il pointe les extrémistes de tous poils et nous gratifie de belles expressions surannées (comme son personnage) dont certaines insultes à réutiliser en société. Excellent !

Enfin, je termine par deux personnages féminins hors norme, dont les enquêtes servent de témoin de notre société. Dans Rue Mexico de Simone Buschholz (L’Atalante – Fusion), Chastity Riley découvre une tribu ancestrale implantée à Brême et à la tête de tous les trafics inimaginables. Elle va découvrir le choc des civilisations et se demander quel clan est le plus violent entre les Mahallamis et les pontes des compagnies d’assurance. Dans Sans collier de Michèle Pedinielli (Editions de l’Aube), Diou cherche un ouvrier qui a disparu et découvre le destin des gens qui se retrouvent victimes d’actes terroristes alors qu’ils n’ont rien demandé. Ce sont deux vrais grands polars qui nous font réfléchir sur la situation actuelle, qui font progresser la cause humaniste, en nous présentant des histoires dramatiques.

Il aurait été facile, trop, pour moi de nommer le dernier roman de Simone Buchholz ou celui de Michèle Pedinielli, pour la force de leur personnage principaux. Le titre du chouchou de ce mois revient donc à Kepone de Philippe Godoc (Viviane Hamy) pour la très grande qualité de ce premier roman et pour son sujet, car je n’arrive toujours pas à accepter le non-lieu prononcé cette année dans le cadre du scandale du Chlordecone.

J’espère que ces avis auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou (et il y aura du lourd !). En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et lisez !

Le chouchou du mois de mars 2023

Parlons Coups de cœur en ce mois de mars avant de voir déferler sur les étals de nos libraires favoris la première fournée des romans que vous vous devez de lire pendant vos congés estivaux.

Je me dois de mettre en avant mes coups de cœurs et ce mois-ci, nous parlerons de deux romans exceptionnels. Le parfum de Patrick Suskind (Livre de Poche), lu dans le cadre de l’hommage aux éditions Livre de Poche, fait partie des 20 meilleures lectures des Français, à la suite de l’initiative de France Télévisions. Effectivement, ce roman nous plonge dans le XVIIIème siècle, en faisant appel à tous nos sens. Rarement, je me suis trouvé dans un environnement historique de façon aussi prégnante.

Black flies de Shannon Burke (Sonatine) est une réédition de 911 sous un nouveau titre, suite à la sortie du film du même nom. J’en ai profité pour vous rappeler cette lecture, cette pression de tous les instants, cette tension que ressentent les ambulanciers dans des quartiers déshérités tels que ceux de Harlem. Un roman à lire en apnée que l’on ne peut oublier, indubitablement marquant.

Je l’avais annoncé, 2023 sera pour moi l’année des découvertes de nouveaux auteurs. Rien que pour le mois de mars, je compte six nouveaux auteurs, tous dans des genres fort différents et tous très intéressants.

Pourquoi tu pleures ? d’Amélie Antoine (Muscadier Noir) nous narre une jeune mère qui découvre la disparition de son mari et de sa fille de 4 mois. Enlèvement, fuite de son mari, assassinat, les options ne manquent, les questions s’accumulent. Comme la narration est faite par Lilas, l’auteure joue à fond la carte de la subjectivité et nous réverve son lot de surprises dans ce roman psychologique passionnant.

Duel à Beyrouth de Mishka Ben-David (Nouveau Monde) se rangera parmi les romans d’espionnage, nous proposant une relation élève / mentor dans un groupe d’intervention du Mossad. Les fans de John Le Carré apprécieront la volonté de créer une intrigue au plus proche du terrain et la méticulosité apportée dans les descriptions.

Le club des mamans mortes de Paul Hurling (Alibi) nous propose un club d’adolescents ayant pour point commun d’avoir perdu leur mère. Dans une ambiance grunge, bourré de références (Nirvana, Hole …) ce club sous l’impulsion de l’une d’entre eux va les entrainer dans une spirale criminelle. Ce roman est une bien belle découverte et agréable à lire.

Le livre de l’Una de Faruk Sehic (Agullo) n’est pas forcément le livre le plus facile à aborder, et nous parle d’un vétéran de la guerre serbo-croate qui préfère parler de sa jeunesse, de la nature plutôt que des horreurs qu’il a connues. Ce roman ressemble plus à un gigantesque poème, une ode à la vie, à la nature, à la paix, à l’humanisme, un roman pas comme les autres, à découvrir.

La dernière maison avant les bois de Catriona Ward (Sonatine) est aussi un roman particulier qui, dès les premières pages, va intriguer. Une jeune enfant disparait, un homme reclus dans sa maison, un chat qui parle, tout est fait pour nous désarçonner, nous intriguer. Pendant 300 pages, on se demande où l’auteure veut en venir, et les 100 dernières pages vont juste nous époustoufler. Ëtes vous prêts à tenter l’aventure ?

Le vol du boomerang de Laurent Whale (Au diable Vauvert) nous propose une course de véhicules à énergie solaire à travers l’Australie. Utilisant cette intrigue, l’auteur aborde de nombreux thèmes parmi lesquels le massacre des aborigènes, l’écologie, le harcèlement sexuel, et se pose en défenseur des grandes causes humanistes, ce qui a suffi pour emporter mon adhésion.

Je n’avais pas publié mon avis sur Respire de Niko Tackian (Calmann-Levy / Livre de Poche), et je profite de sa sortie au format poche pour rappeler cette intrigue à l’ambiance particulière d’un homme qui se retrouve sur une île après avoir avalé une pilule lui faisant oublier son passé. J’adore cet auteur même si dans ce roman, j’ai trouvé la fin un peu trop facile.

Harlem Shuffle de Colson Whitehead (Albin Michel) est annoncé comme le premier tome d’une trilogie mettant en valeur le quartier de Harlem. Nous sommes plongés dans les années 60, suivons un receleur harcelé entre sa volonté d’être honnête, de faire vivre sa famille, et une affaire dans laquelle il est entrainé par son cousin. Colson Whitehead est un conteur hors pair, et nous fait revivre le Harlem de cette époque en convoquant nos sens. On attend al suite avec grande impatience.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Rétiaire (s) de DOA (Gallimard – Série Noire) parce que c’est grand, c’est fort, c’est violent, et c’est inlâchable. Avec ce roman construit comme un entrelacement de spirales, DOA nous offre ici un des meilleurs livres de 2023 à la rythmique infernale.

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !

Le chouchou du mois de février 2023

La météo frigorifiante du mois de février ajoutée aux difficultés de transports en communs m’ont permis d’accumuler beaucoup de lectures … donc beaucoup de billets en retard. Malgré cela, j’ai fait carton plein ce mois-ci avec trois billets par semaine et comme je l’avais annoncé, cette année s’annonce comme une année de découvertes.

Nous allons bien vite oublier Le cercle des poètes disparus de NH.Klienbaum (LdP), une bien pâle copie du film, sans relief ni émotion. Avant de le commencer, je ne savais pas qu’il s’agissait d’une novellisation du scénario. Je viens de revoir le film, et j’ai ressenti plus d’émotions qu’avec cette lecture. Lecture à oublier pour moi.

A un autre niveau, bien meilleur, La vérité engendre la haine de Nicolas Bouquillon (Ex-Aequo éditions) m’a surpris par sa plume littéraire et par son sujet qui nous apprend beaucoup de choses sur la troisième République. Si l’on ajoute des personnages bien brossés, cela en fait un roman passionnant et instructif.

Je n’avais jamais lu de roman de cet auteur islandais, A qui la faute de RagnarJonasson (La Martinière) fut l’occasion de le découvrir dans un huis-clos en pleine tempête de neige. L’auteur démontre un grand savoir-faire dans le déroulement de ce roman choral et ménage un beau suspense avec force rebondissements.

Dans la catégorie thriller, Sur un arbre perché de Gérard Saryan (Taurnada) est le deuxième roman de cet auteur et nous déroule un scénario aussi impressionnant qu’horrible. L’auteur montre un style remarquablement fluide avec une fin inattendue, une belle surprise.

Parmi les auteurs que j’affectionne particulièrement, il y a Gilles Vidal qui nous convie à une errance littéraire ; son parcours passe par une Fantaisie héroïque de Gilles Vidal (La Déviation) nous parle de jouissance du présent, d’oubli du passé et nous procure un plaisir de lecture peu commun.

La stratégie de l’écureuil de Serge Brussolo (H&O éditions), le dernier opus en date de cet auteur prolifique est en fait un roman paru en numérique en deux parties, et remodelé ici pour une sortie en format poche papier. Comme d’habitude, l’intrigue part dans des directions inattendues pour notre plus grand plaisir.

Les gentils de Michael Mention (Belfond) est un roman terrible de vengeance jusqu’au-boutiste d’un père envers l’assassin de sa fille, avec un scénario incroyable, avec des ambiances inoubliables, avec une rythmique basée sur des morceaux des années 70, avec des morceaux de bravoure d’où l’on sort à bout de souffle, à bout de nerfs, à bout de tout. Comme je l’ai dit, vous n’avez jamais lu un roman pareil !

J’avais déjà initié des semaines consacrées à des auteurs, j’ai récidivé avec un auteur italien qui, en trois romans, se montre comme une voix imposante dans le domaine du roman noir social. Les trois romans montrent une facette différente, Ceci n’est pas une chanson d’amour d’Alessandro Robecchi (Mikros Noir) avec un humour cynique et féroce, De rage et de vent d’Alessandro Robecchi (Mikros Noir) avec une rage rouge envers l’injustice et Le tueur au caillou d’Alessandro Robecchi (Editions de l’Aube) avec cette histoire fantastique qui dénonce le sort des pauvres gens obligés de payer des loyers à des mafias et qui nous parle de justice, d’injustice et d’impunité. Les enquêtes de Carlo Monterossi font partie de ces romans que l’on n’est pas prêts d’oublier. C’est pour cette raison que le titre du chouchou du mois revient à Le tueur au caillou d’Alessandro Robecchi (Editions de l’Aube)

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !