Editeur : Au Diable Vauvert
L’Oncle Paul m’avait conseillé la trilogie des Rats de Poussière, que je n’ai toujours pas commencée. La sortie du dernier roman de Laurent Whale est l’occasion de découvrir cet auteur et son univers.
2019, Australie. De gigantesques incendies dévastent l’ouest du pays, dans les territoires réservés aux Aborigènes. Eux qui ont été décimé avec l’invasion des Blancs, sont obligés de migrer dans des camps sans confort. Jimmy Stonefire, ingénieur universitaire, veut porter la voix de son peuple lors de la Bridgestone World Solar Challenge, une course de véhicules solaires consistant à traverser l’Australie du Nord au Sud, 3300 kilomètres entre Darwin et Adélaïde.
Jimmy Stonefire a développé une technologie de batteries qui lui permet d’envisager de rouler une nuit entière sans charge, un avantage que ses concurrents ne doivent pas avoir. Il a trouvé refuge dans un hangar, à l’abri des regards, pendant que son amie Nancy essaie d’obtenir de son université une bourse permettant de payer les droits d’entrée à cette célèbre course.Jimmy peut ainsi se concentrer sur l’assemblage de sa machine, et les tests « grandeur nature ». En hommage à son peuple, il lui a donné un nom, Ngiyari, un petit lézard symbole de détermination. Lors de ses essais, il rencontre un dingo, un chien sauvage australien
A cause des incendies qui ravagent l’Australie, Andy Sweeger emmène sa famille après avoir fermé son restaurant, pour essayer de trouver un endroit sécurisé. De son côté, Tony Mulatier, chauffeur de poids lourds français accumule les heures de conduite de façon à pouvoir s’acheter son propre camion et se mettre à son compte. Ces deux personnages vont croiser la route de Jimmy.
Bien qu’il s’agisse d’un roman d’aventures, il adopte le format du thriller avec des chapitres courts ne dépassant que rarement six pages et des phrases finales lançant le suspense. Cela en fait une lecture rapide et addictive dont le personnage principal nous est présenté comme éminemment sympathique. Le traitement ressemble beaucoup à une autre vision de la lutte de David contre Goliath tout en laissant le suspense jusqu’à la fin.
La plus grande partie du roman concerne la mise au point du véhicule, qui sans entrer dans des détails techniques, en dit suffisamment pour rester cohérent (et je suis bien placer pour en parler). Le sujet permet surtout d’aborder un grand nombre de thèmes dont la façon dont sont traités les aborigènes et le mépris des Blancs vis-à-vis de ces tribus. Laurent Whale parle forcément d’écologie, de la nécessité de protéger la Terre contre le gâchis des Hommes. Il se permet aussi d’aborder succinctement le harcèlement sexuel et la mainmise des grandes industries sur les innovations révolutionnaires.
On peut reprocher à ce roman l’aspect calibré des chapitres, le fait d’utiliser les personnages secondaires comme des faire-valoir, mais on ne peut négliger la passion qui anime l’auteur autour des thèmes abordés et sa volonté de réveiller les mentalités autour de la sauvegarde de la Terre et l’importance de retrouver une démarche humaniste dans la gestion du Monde. Cette passion a emporté mon adhésion, ce message me parle.
Une réflexion sur « Le vol du boomerang de Laurent Whale »