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Qui après nous vivrez de Hervé Le Corre

Editeur : Rivages

La question que je me pose est la suivante : le message de la mort lente de l’Humanité peut-il mieux porter grâce à la littérature ? je ne vais pas vous seriner avec le réchauffement climatique, les guerres, les famines, les pénuries de matières (toutes, en fait). Le fait est que l’on voit fleurir nombre de romans « d’anticipation » qui vont tous dans le même sens : le futur imaginé et imaginaire sera la disparition de l’Humanité et la dictature.

Hervé Le Corre, plutôt auteur de romans noirs et un des plus doués de l’hexagone, choisit ce sujet pour son dernier livre en date en situant son intrigue sur une centaine d’années, de la fin du vingt-et-unième siècle au milieu du vingt-deuxième. Pour ce faire, il va choisir de suivre trois générations dans un décor de fin du monde où la population terrestre, dévastée par un virus, diminue inexorablement.

2051. Après la décimation due à un virus, et la baisse de la natalité, Rebecca et Martin s’enferment dans leur appartement avec leur bébé Alice. La coupure d’électricité à laquelle ils se sont habitués n’en finit pas de durer. Dehors, l’anarchie règne, les coups de feu pleuvent, l’armée défile pour faire respecter le couvre-feu, en tirant à vue. Martin sort pour aller chercher de la nourriture et de l’eau mais ne revient pas.

Après la mort de Rebecca, Alice vit dans un mort totalitaire, géré par des milices appelées les Vigilants. Majoritairement masculines, ces milices font vivre un enfer aux habitants résignés, allant jusqu’à les vendre aux enchères. Avec Abdel, ils auront un bébé, Nour, qui représente l’avenir d’une société sans avenir qu’il faut fuir, les femmes devenant des ventres pour engendrer des enfants.

2121. Le mot d’ordre devient la survie à tout prix dans un monde qui ne respecte plus aucune règle. Nour et sa fille Clara parcourent le monde à la recherche de nourriture en cherchant à éviter les bandes organisées qui n’hésitent pas à tuer pour survivre. Elles rencontrent marceau et son fils Léo et décident de faire la route ensemble. Sans destination, fuir vers nulle part devient leur sens de la vie.

Autant vous prévenir, la construction du roman propose de suivre trois générations dans des chapitres alternés sans aucune mention, si ce n’est le nom des personnages. Une fois que l’on a intégré le principe, le roman se déguste comme un nectar, avec toute la poésie noire dont Hervé Le Corre est capable. Pour son retour dans l’anticipation, après Copyright (Merci Jean Lisi) c’est une belle réussite.

Le roman repose sur des personnages féminins forts que l’auteur positionne comme les derniers défenseurs et le dernier espoir de l’Humanité. Ces trois témoins vont nous montrer l’évolution possible sur trois générations, dans des scènes d’une force et d’une poésie noire, frappante et émotionnellement puissante. Le résultat est d’autant plus frappant sur la vision pessimiste que l’auteur donne de notre futur, quand il laisse éclater ses craintes, ses visions, et j’en prends pour exemple la page 295 :

« Toute la fin du siècle dernier et au début de celui-ci les alertes ont été données, sonnées, gueulées. Il fallait changer de logique, cesser la fuite en avant de l’avidité, de la rapacité des puissants de ce monde qui saccageaient la planète et les peuples par tous les moyens possibles. Catastrophes climatiques, famines, pandémies, guerres. La misère et la barbarie partout. On voyait chaque jour le monde imploser mais on était trop peu nombreux à se rebeller. Les gens s’imaginaient qu’ils échapperaient au pire. Ils achetaient des climatiseurs, des téléphones neufs, ils prenaient des avions, ils regardaient les guerres sur leurs écrans, soulagés qu’elles se déroulent loin d’eux, pleurnichant de temps à autre sur les malheurs du monde pour mettre à jour leur bonne conscience. Pendant ce temps perdu, les maîtres de ce monde-là conduisaient à pleine vitesse vers le bord de la falaise et nous demandaient à nous, pauvres cons, de retenir le bolide pour l’empêcher de basculer. Ils pensaient peut-être qu’ils parviendraient à sauter en marche et quelques-uns ont dû le faire … »

Si par moments, j’ai été un peu perdu dans les époques évoquées, si j’ai eu l’impression que cela tournait en rond, j’adhère totalement sur le propos et la façon de le présenter. Hervé Le Corre nous présente son probablement le plus personnel, où il expose ses craintes, ses peurs devant la direction que nous prenons. S’il avait écrit un roman contemporains, le message aurait été moins explicite. Montrer le problème de la dégradation de la Terre des mains de l’Homme sur plusieurs générations s’avère non seulement la bonne façon mais la preuve du génie de l’auteur, allier la forme et le fond.

Comprenons-nous bien : qui se soucie du devenir de la prochaine génération ou même de celle d’après quand il prend sa voiture pour faire 500 mètres pour acheter sa baguette de pain ? Qui est prêt à sacrifier son confort pour sauver ses arrières petits enfants qui n’existent pas encore ? Qui est prêt à diminuer ses revenus pour aider les pays en voie de développement à polluer moins ? Pourquoi ne nous explique-t-on pas tout cela clairement ? Car la problématique est à situer au niveau local et global, tout le monde est et doit être concerné.

Loin d’être un donneur de leçons, Hervé Le Corre déploie tout son talent poétique pour nous alerter sur ses peurs de l’avenir, quand il regarde notre trajectoire. Il semblerait que de nombreux auteurs crient cette même mise en garde, chacun avec sa vision mais tous avec la même peur. Le roman d’Hervé Le Corre se place parmi les plus personnels, les plus intelligents et les plus effroyablement réalistes.

La loi des vents tournants de Muriel Mourgue

Editeur : Editions Encre Rouge

Parmi les romans de Muriel Mourgue, on y trouve deux cycles différents. Angie Werther qui est une agent secret française dans un monde futuriste proche et Thelma Vermont qui est une détective privée new-yorkaise dans les années 60.

Nous sommes en 2028. Angie Werther, qui a connu une enquête traumatisante pendant laquelle elle a failli se faire violer, voudrait voir son père plus souvent, lui qui habite Buenos Aires. Alors qu’elle est retranchée dans sa propriété en Normandie, Luc Malherbe, son ancien chef et actuel conseiller personnel de la première dame du pays, dont elle se méfie, fait appel à elle pour une affaire délicate.

La présidente française Rose Leprince déplore la mort de la femme du premier ministre, Rodrigue Sirkho. Eva Sirkho paraissait tout le temps gaie, sur les photographies qui démontraient son aura naturelle. Elle était d’ailleurs chroniqueuse pour une émission de télévision. Du coté personnel, les deux époux connaissaient des aventures extraconjugales, pourvu qu’elles soient discrètes.

En théorie, la mort d’Eva apparait comme une sortie de route, un bête accident de la route de quelqu’un qui roule trop vite. Mais le simulateur de trajectoire démontre sans conteste qu’on aurait poussé la voiture de course hors du chemin, engendrant un accident mortel. Angie, aidée d’Alex Darkness, spécialiste hacker du Net, vont faire la liste des potentiels suspects. Jalousie professionnelle, politique, attentat ?

Ceux qui connaissent l’univers d’Angie Werther et son histoire vont trouver le début du roman un peu long. Muriel Mourgue revient en effet sur sa vie et les personnages qui l’entourent. Certes, il s’agit d’un prologue, mais on peut aisément le passer pour arriver dans le cœur du sujet, l’enquête.

A nouveau, je retrouve le style limpide et calme de Muriel Mourgue. Il ne faut pas chercher ici de scènes sanguinolentes, ou même d’action à outrance. Cette nouvelle enquête respecte à la lettre les codes du genre, et l’on voit Angie et Alex rencontrer les suspects les uns après les autres pour les éliminer (ou pas ?) de leur liste.

Passant de l’enquête aux hautes fonctions de l’ »’Etat, il règne dans ce roman une ambiance de menace, car depuis le grand cataclysme, l’organisation terroriste L’Etoile Noire menace de perpétrer de nouveaux crimes. Cela constituera la deuxième intrigue de ce roman fort sympathique, qui sans apporter de nouveautés au cycle Angie Werther, se lit avec une certaine délectation.

Le jour des fous de Stéphane Keller

Editeur : Toucan Noir

Alors qu’il nous avait habitué à des polars racontant l’histoire contemporaine des années 50 aux années 80, dans Rouge parallèle, Telstar et L’affaire Silling, Stéphane Keller nous invite à un saut dans le futur en 2035, un voyage qui fait froid dans le dos.

Depuis 2033, la France a basculé dans la VIIème république, un régime presque dictatorial, fortement fascisant. L’Euro est oublié et a fait place au Franc Républicain. La moindre faute entraine la suppression des droits nationaux dont la carte d’identité bleue qui donne droits à des avantages sociaux. Le programme scolaire a été remodelé, avec la suppression des règles d’orthographe, de l’histoire, la géographie, la philosophie, le latin et le grec. Les médiathèques sont fermées, les livres et journaux interdits. Tout propos sexiste ou homophobe entraine une inscription sur le casier judiciaire. Les voyages à l’étranger sont prohibés à cause de l’empreinte carbone. Enfin, les effectifs de la police sont triplés et les criminels enfermés dans des cités surveillées par des gardes armés.

Le 17 avril 2035, Alexeï Ignatiev, premier violon à l’orchestre national de Paris étrangle un mendiant dans le métro. Le même jour, Mélanie Ribeiro, affublée d’un poids excessif, poignarde plusieurs personnes sur son lieu de travail. Au bois de Boulogne, un promeneur frappe à mort et noie un garçon qui l’a insulté. Porte de la Chapelle, un vieil homme déclenche une fusillade dans un bus, balayant plusieurs passagers. A Clichy, Kamel, ex-espoir raté du football devenu grutier, assassine toute sa famille.

Les journaux télévisés avaient débordé d’imagination pour nommer cette journée Le jour des fous. Krikor Sarafian, qui vient d’être nommé capitaine premier échelon de la brigade criminelle, est un être violent qui convient bien à cette époque. Il va hériter de l’affaire d’Alexeï Ignatiev et devra faire équipe avec une aspirante enquêtrice Illinka Bazevic. Il n’a aucune idée de l’engrenage dans lequel il vient de glisser un bras.

Le roman commence par nous présenter la Nouvelle Société Française puis le personnage de Krikor Sarafian. Et on le déteste, ce personnage de flic ultra-violent, du genre à tirer avant d’interroger, et de tuer pour tuer. Puis l’auteur forme le couple du vieux et de la jeune et on se dit naturellement que l’on a déjà lu ce genre de polar, qu’il soit situé aujourd’hui ou dans le passé ou dans le futur.

ERREUR !

Je suis sincèrement persuadé que l’auteur a voulu de début, a fait le pari qu’on accepterait de la suivre au-delà du deuxième chapitre. Et effectivement, il déroule son intrigue de façon tout à fait classique mais en y introduisant différents aspects sociétaux, sans en rajouter outre mesure. On citera pêle-mêle le fossé entre les riches et les pauvres, la nuisance des chaines d’information en continu, la déprime généralisée, la façon inhumaine de traiter les délinquants petits ou grands, la lutte contre l’homophobie qui est devenue une guerre Hommes contre Femmes, les hommes politiques peints comme des comédiens, l’insoutenable chaleur de la canicule omniprésente …

Et on se régale de petites phrases telles celle-ci : « La farce était toujours risible ou détestable, il en avait toujours été ainsi car l’homme ne savait que corrompre ce qu’il touchait, il changeait l’or en plomb, ses mains ne savaient que souiller et flétrir ».

Et plus on avance dans le roman, plus on est pris par le paysage qui y est décrit. Stéphane Keller a pris une photographie de notre monde d’aujourd’hui, et l’a déformé pour imaginer demain, en forme de cauchemar. Au niveau de l’intrigue, il la mène de main de maitre, et nous fait aller dans des directions inattendues, et il nous concocte même une fin bien noire qui nous démontre qu’il s’est bien amusé à écrire ce livre et que surtout, et c’est le plus important, on ressent qu’il y a mis sa passion, sa volonté de passer son message. Un excellent roman à ne pas rater.

La chronique de Clara : Marche ou crève de Stephen King

Editeur : Livre de Poche

Traductrice : France-Marie Watkins

Depuis la Rome Antique, les auteurs ont pointé des méthodes pour occuper un peuple sous un régime autoritaire par l’expression « Panem et circenses ». Dans une société toujours plus violente, de nombreux artistes ont imaginé ce que l’avenir pourrait devenir en termes de divertissements brutaux voire mortels. Nous pourrions citer les exemples de Hunger Games (2008), Squid Game (2021), Battle Royale (2000). Dans la bibliographie du célèbre auteur Stephen King, on peut également trouver ce genre de livres : Running Man (1982) ou encore Marche ou Crève (1979).

Le roman dystopique Marche ou Crève, dont le titre original est The Long Walk, a été publié en 1979 par Stephen King sous le nom de Richard Bachman. Ce roman peint une société dans laquelle 100 adolescents se portent volontaires pour participer à une course, la Longue Marche. La marche a lieu à travers les Etats-Unis en partant de la frontière canadienne et passant par l’état du Maine. Chacun se voit attribuer un numéro. Ils doivent marcher le plus longtemps possible entourés par des militaires, dirigés par le « Commandant », qui sont en charge de leur apporter de la nourriture et de l’eau. Si un coureur s’arrête, il est « éliminé ». Autrement dit, il meurt tué par un soldat armé après trois avertissements, « il reçoit son ticket ». A la fin, il n’en restera qu’un qui remportera une somme d’argent importante et un « prix » qui peut prendre la forme qu’il souhaite.

Le personnage principal, Ray Garraty, le numéro 47, originaire du Maine, se lie vite d’amitié avec d’autres marcheurs comme Peter McVries, numéro 61, ou Artur Baker, numéro 3, malgré le fait qu’il sache que seul l’un d’entre eux ressortira vivant de cette course. Cependant, un mystérieux marcheur retient l’attention de Garraty : Stebbins. Ce dernier ne parle à personne, marche seul à une vitesse régulière et semble avoir beaucoup de connaissances sur la Longue Marche.

La dystopie de ce livre repose sur le principe même du jeu : « marche ou crève » (expression militaire liée aux batailles sur le front d’une guerre). Les adolescents doivent marcher pour sauver leur vie dans une société qui n’a aucune pitié, prête à tuer. Ces mêmes adolescents sont volontaires pour participer à cette course, ils sont assez fous pour vouloir participer à un jeu pouvant potentiellement les tuer. Les marcheurs sont totalement déshumanisés avec des numéros qui leur sont attribués et qui les qualifient.

Les Etats-Unis sont devenus un régime totalitaire, une dictature militaire où des gens misent de l’argent sur le marcheur qu’ils veulent voir gagner et ne se rendent pas compte de l’atrocité de cette course. Les concurrents sont exposés sur la route au milieu de la foule, dont la cruauté est infâme, comme des bêtes de foire. L’armée contrôle cette course : ils encadrent les coureurs et sont chargés de les exécuter lorsqu’ils s’arrêtent. Le pays récompense le vainqueur pour avoir survécu plus longtemps que tous les autres malgré l’épuisement physique et mental, donc le gagnant a vu les autres coureurs mourir devant ses yeux.

Les liens sociaux entre les personnages est un des thèmes les plus développés du roman. En effet, les interactions entre les marcheurs sont limitées, ils savent qu’ils verront leurs partenaires mourir donc certains essayent de rester seuls et de réduire les contacts avec les autres. Mais il existe aussi un lien entre les coureurs et la foule. Les habitants des Etats-Unis encouragent, sur le bord de la route, les concurrents pour les voir souffrir, se dépasser rendant ainsi inhumaine cette course tandis que les candidats doivent tout faire pour leur plaire car, bien évidemment, la foule n’encourage que les participants qu’elle aime.

Ce roman comporte un certain côté visionnaire puisqu’il a été rédigé il y a environ 40 ans mais il ressemble fortement aux jeux télévisés actuels, comme Koh-Lanta ou Survivor, où l’on voit des participants souffrir pour sauver leur vie. On peut trouver le même principe aux informations diffusées à la télévision où l’on nous montre de plus en plus de personnes souffrantes, avec par exemple la guerre en Ukraine où les chaînes d’informations retransmettent des images de rescapés des bombes lancées par la Russie. Le but de ce livre est de montrer une société dans laquelle le gouvernement abreuve le peuple avec des jeux de plus en plus violents, de montrer comment une société dictatoriale parvient à tenir son peuple avec des jeux brutaux car l’humain est de nature agressive. Ainsi, la violence est toujours plus présente à la télévision surtout maintenant avec les séries, les films, la téléréalité…

J’ai lu ce roman l’été dernier. Je voulais faire une pause dans Le Rouge et le Noir donc j’ai acheté ce livre. En deux jours il était terminé. J’étais captivée du début à la fin. Je le lisais partout et tout le temps. A la plage, le soir dans mon lit, le matin au petit déjeuner. Le rythme était tel que je ne pouvais pas arrêter, je voulais sans cesse connaître la suite et surtout connaître le fameux vainqueur. Je me suis retrouvée à la place d’un voyeur avide de violence exactement comme les spectateurs du livre sont assoiffés de voir les coureurs souffrir.

Stephen King détaille avec précision la psychologie de chaque personnage ce qui en fait un des sujets principaux du livre. Nous nous attachons à leur histoire, leur caractère et on veut de moins en moins les voir mourir car nous le savons tous : il n’en restera qu’un. Nous sommes placés dans l’esprit de Garraty, nous avons accès à ses pensées, ses douleurs à la fois physiques et psychologiques. Nous le suivons tout au long du livre et nous le voyons tenter de donner un sens à sa vie et à sa présence dans ce jeu. Ainsi, nous avançons dans la Marche avec lui, accompagnés de ses pensées. C’est là une des choses les plus incroyables de ce livre : l’auteur possède le pouvoir de créer un lien fort entre le lecteur et les personnages, nous rendant ainsi plus difficile leur mort.

J’adore surtout l’auteur. Si j’ai acheté ce livre c’est parce que je savais que Stephen King l’avait écrit. J’aime son style d’écriture, ses idées, ses histoires. Il est probablement mon auteur préféré. Ce roman nous invite à nous questionner sur notre rapport aux jeux télévisés, à remettre en question nos sources de divertissement. Stephen King souhaite, dans la plupart de ses ouvrages, faire passer un message.

Le principe du jeu en lui-même est affreux mais il ne m’a pas choqué. C’est peut-être parce que, comme veut le dénoncer King, j’ai pris l’habitude de voir ce genre d’horreurs à la télévision. Je me suis même surprise à vouloir voir certains personnages mourir, ceux que j’aimais le moins, seulement pour faire avancer l’action.

Ma scène préférée est lors du premier coureur tué. C’est à ce moment que tous les autres personnages comprennent les enjeux réels de la marche. Ils comprennent également qu’en choisissant de participer, ils mettent leur vie en jeu. Certains ne savent même pas la raison pour laquelle ils se sont engagés dans cette marche folle mais ils continuent pour éviter la mort.

Malgré le fait que ce soit une longue marche insistant sur le côté physique des personnages, leur mentalité est aussi mise à rude épreuve. Ils doivent creuser, au plus profond d’eux-mêmes, cette volonté de vivre à tout prix même si, pour cela, ils doivent regarder tous les autres concurrents mourir avant eux.

La fin est particulièrement touchante. Je ne voudrais pas dévoiler le dénouement donc je vais essayer de donner le moins de détails possible. Le vainqueur de la course, le dernier survivant, n’est plus du tout humain. Il ressemble plus à un zombie marchant avec toujours la foule qui l’acclame. Dans cette scène, nous pouvons voir à quel point les gens peuvent être horribles : ils saluent un homme qui n’en est plus un, il s’apprête à être récompensé pour avoir survécu plus longtemps que tous les autres.

Les somnambules de Chuck Wendig

Editeur : Sonatine

Traducteur : Paul Simon Bouffartigue

Se lancer dans un roman de plus de 1000 pages, ici 1160 exactement, demande du temps, du souffle, et des muscles. Croyez-moi, si ce roman s’était avéré moyen, je ne l’aurais pas fini. Et je l’ai commencé en espérant lui décerner un coup de cœur. Ce n’est pas le cas bien que ce roman soit bien fait.

Quand elle se réveille, sous le soleil de Pennsylvanie, Shana aperçoit le lit de Nessie, sa sœur vide. A tous les coups, elle a encore fugué ! Elle fouille alors la maison, mais chaque pièce est vide. Elle ne va sûrement pas prévenir leur père, qui est à la ferme, sinon, Nessie risque de se faire méchamment gronder. Puis, par la fenêtre, elle aperçoit quelqu’un qui marche. Elle se précipite dehors et rejoins Nessie, qui avance d’un pas mécanique, le regard fixe, les yeux morts. Nessie est la première somnambule recensée.

Shana appelle le père, qui débarque avec sa vieille Chevy. L’idée même d’essayer de bloquer Nessie est effrayante, cette dernière commençant à crier et monter en température, comme si elle bouillait de l’intérieur. Remuer les mains devant les yeux ne change rien. Puis un deuxième somnambule apparut et vient s’aligner sur la trajectoire de Nessie : M.Blamire, son professeur de géométrie.

En provenance de Kailua-Kona, l’avion atterit à Atlanta avec à son bord Benjamin Ray. Il est attendu par Sadie Emeka, qui lui annonce avoir mis au point une intelligence artificielle nommée Black Swan. Black Swan a demandé que Benji participe aux recherches concernant les somnambules.

Alors que la campagne pour les élections présidentielles fait rage, Ed Creel, de la branche extrémiste du parti républicain obtient l’investiture de son parti. Il affrontera donc la présidente Hunt.

Pendant ce temps-là, le nombre de somnambules augmente, les gens qui les accompagnent aussi. On dirait un troupeau, accompagné de bergers.

Il faut avoir une sacrée endurance pour envisager d’entamer ce pavé de plus de 1160 pages. Et ce volume est bien le premier argument qui m’a fait me pencher sur cette histoire, en prévision de mes vacances. Honnêtement, je ne serai pas allé jusqu’au bout si ce roman avait été, ne serait-ce que moyen. Il m’aura fallu huit jours pour avaler ce récit, porté principalement par ses personnages formidablement bien construits.

Chuck Wendig a pris son temps pour les installer, et il a fait preuve d’une remarquable intelligence pour y aller doucement, et présenter différentes facettes de la société américaine. Il aborde évidemment la question de la technologie, de cette science qui rend certaines personnes folles et d’autres méfiantes. Et quand on ne comprend pas quelque chose, souvent, cela se transforme en violence …

Shana et son père vont donc représenter les citoyens moyens qui subissent une situation inextricable et incompréhensible. A côté, Benji est la pierre angulaire de la science, aidé en cela par une intelligence artificielle omnipotente mais communiquant par des lumières verte ou rouge. L’aspect politique est abordé par le duel Creel / Hunt, illustré par les factions que l’on observe aujourd’hui, démocrates contre républicains, hommes contre femmes, modérés contre extrémistes.

Chuck Wendig aborde aussi l’aspect religieux via son formidable personnage de pasteur Matthew Bird et même les réseaux sociaux dont il invente des messages en chaque début de chapitre. S’il dénonce beaucoup de travers, Chuck Wendig ne se fait pas revendicateur mais plutôt témoin de cette société sans en rajouter une miette. Certes, on y trouve des méchants et des gentils mais il les présente naturellement dans le récit.

Chuck Wendig se révèle donc un sacré conteur menant son intrigue comme il le veut, nous surprenant au détour d’un chapitre par un rebondissement totalement inattendu (et certains sont d’une extrême violence), à l’image de cette société abreuvée d’images sanglantes, qui s’en plaint mais qui en demande toujours plus. Il conduit son récit sans un style fluide, que j’ai trouvé parfois plat (et c’est pour cela que je ne lui mats pas un coup de cœur) et abusant de comparaisons commençant par « comme … » qui m’ont agacé.

Malgré cela, ce roman, écrit avant la pandémie, montre tout le talent et l’imagination d’un auteur, capable de partir d’une situation inimaginable pour autopsier les maux de la société moderne. Tout le monde en prend pour son grade et rien que pour cela, il vous faut lire ce roman, maintenant ou pendant vos vacances à venir, car il a l’art de pointer des aspects importants et le mérite de nous rendre un peu moins con.

Un conseil : ne comparez pas Le Fléau de Stephen King avec ce roman.

Deuxième conseil : appréciez à leur juste valeur ces quelques phrases piochées au gré du livre. C’est écrit simplement, mais ça fait du bien de les voir écrites.

« Personne dans le monde ne fabrique un vaccin universel contre la grippe parce que derrière, il n’y a pas d’argent. Personne ne fabrique de nouveaux antibiotiques parce que … on ne se fait pas d’argent avec un comprimé bon marché qu’on ne prescrit pas longtemps. »

« Il y a des gens qui ne sont que des déchets, alors ils rencontrent d’autres déchets et commencent à constituer une décharge. Et c’est encore plus facile avec Internet. »

« Je pense que ce que nous regardons en ce moment même doit être notre pré carré et que c’est à nous de régler le problème. C’est pas des mecs avec des flingues qui vont le régler. Les mecs avec des flingues, ça ne règle jamais rien. »

« Reste qu’il existait quantité d’armes dont l’utilisation n’exigeait pas des facultés mentales particulièrement développées. Presser une détente ne nécessitait qu’une minuscule impulsion électrique née des profondeurs du cerveau reptilien. »

« Les humains étaient une maladie.

La Terre était le corps.

Le changement climatique était la fièvre. »

Cinquante-trois présages de Cloé Mehdi

Editeur : Seuil / Cadre Noir

J’avais tellement adoré Rien ne se perd, et quand j’avais rencontré Cloé au salon de Saint-Maur en Poche, elle m’avait dit travailler sur un roman totalement différent, plutôt futuriste. Je ne m’attendais pas à un roman comme ça !

Dans un futur proche, la population occidentale a délaissé l’aspect spirituel de leur vie, et abandonné toute religion. Les rumeurs ou la légende disent que Dieu a alors explosé et donné naissance à une trentaine de divinités. Ces divinités sont réunies et connues sous le nom de La Multitude, et elles choisissent un être humain pour être leur interprète, une Désignée. Outre l’accueil des nouveaux croyants, les Désignés doivent aussi porter la bonne parole et répondre aux sollicitations des médias.

Raylee Mirre est la Désignée du Dieu Dix-Neuf. Quand Raylee Mirre se lève, ce matin-là, elle manque de se prendre les pieds dans le corps de Kyle, allongé mort au milieu de la cuisine. Ses deux colocataires jumeaux, Hector et Adrian, auraient dû faire le ménage avant qu’elle descende. Si Raylee est une Désignée, les jumeaux sont à la fois ses gardes du corps et des Bourreaux au service des Dieux Rouges, les plus violents envers l’Humanité.

A côté de cette permanence de Hondatte, le gouvernement, inquiet de cette mouvance, a mis en place une organisation spéciale pour surveiller la Multitude, l’Observatoire des Divinités. Le lieutenant Hassan Bechry doit en particulier comprendre les disparitions inexpliquées de jeunes gens liés à la Multitude. Pour ce faire, il charge Jérémie Perreira de se faire embaucher pour infiltrer cette mystérieuse organisation de plus en plus influente.

Je pourrais comparer Cloé Mehdi à une équilibriste, avançant sur son câble tendu, quel que soit le décor qui s’étend sous elle, quelle que soit la force du vent qui balaie l’atmosphère. Que ce soit dans le genre de Roman Noir (Rien ne se perd) ou dans le Roman d’Anticipation ici, elle présente notre société avec une franchise et une acuité remarquables, que l’on soit d’accord ou pas avec le propos.

Encore une fois, l’intrigue telle qu’elle est présentée en quatrième de couverture peut faire penser à une charge contre les religions monothéistes. Ce qui n’est pas le cas, loin de là. Avec cette histoire, Cloé Mehdi nous parle de notre société, de ceux qui galèrent avec quelques centaines d’euros par mois et qui n’ont même plus de Dieu pour apercevoir un peu d’espoir. Elle nous parle aussi de racisme, de rejet envers ceux qui ont décidé de vivre autrement, les homosexuels, les transgenres, de la violence sous-jacente, du manque d’humanité grandissante.

Tout le roman repose sur le personnage de Raylee Mirre, jeune femme frêle qui subit son statut de désignée plutôt que d’en tirer une fierté ou un pouvoir. Quand elle reçoit des messages, des visions, elle devient malade, atteinte d’une forte fièvre. Elle ne maitrise pas les éléments ni les événements, ce qui, pour quelqu’un de si sensible devient un véritable arrache-cœur pour elle. Etant noire et homosexuelle, elle subit aussi le rejet, la haine des autres ce qui donne un personnage sans attaches, émotif mais sans rien pour libérer son trop plein de sentiments. Son apparence n’attire pas non plus la sympathie, avec son crâne rasé. Et elle va se retrouver au cœur d’une guerre entre les divinités.

Le scénario peut sembler partir dans tous les sens, mais au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture, on se rend compte qu’il est savamment dosé, et qu’il montre une société en pleine déliquescence et qui perd ses repères. Cloé Mehdi reste fidèle à sa conduite, elle veut parler d’aujourd’hui, des gens qui veulent y vivre et choisir de traiter le sujet de la religion en partant d’une dystopie est une preuve d’intelligence et de lucidité. Ces cinquante-trois présages est un roman inclassable, vrai, lucide, intelligent, philosophique et écrit avec un recul nécessaire et bienvenu.

Hier est un autre jour … de Muriel Mourgue

Editeur : Ex-æquo éditions

Je retrouve avec plaisir le personnage d’Angie Werther, que j’avais rencontré dans Le jeu des apparences. J’avais apprécié passer quelques heures de lecture en sa compagnie. Avec cette nouvelle aventure, il y a plus de tension, plus de mystère mais le plaisir de retrouver ce personnage est toujours aussi grand.

Nous sommes en 2027. Angie Werther, qui a connu une enquête traumatisante pendant laquelle elle a failli se faire violer, décide de retourner chez son père qui habite Buenos Aires. Elle a toujours aimé ce pays, ses librairies et ce rythme de vie nonchalant. Malheureusement, elle va être bouleversée par deux nouvelles : elle apprend qu’elle est la petite fille d’un nazi ayant fui l’Allemagne en 1945, et la présidente française Rose Leprince lui demande de revenir au pays, par l’intermédiaire de son ancien chef Luc Malherbe, conseiller personnel de la première dame du pays.

L’Europe est en train de se reconstruire avec la gigantesque cyber-attaque qui a mis sur les genoux tous les pays en 2019. Revendiquée par un groupuscule extrémiste L’Etoile Noire, elle a avortée et les membres terroriste morts, en fuite ou arrêtés. Malgré cela, des mouvements d’opposition semblent renaître et la présidente demande à Angie d’enquêter sur la mort de trois anciens repentis de l’Etoile Noire.

Angie sera accompagnée d’Alex Darkness, un ancien amant et ils passeront pour un couple venant de Londres intéressé par les arts nouveaux. Leur première cible est de nouer contact avec un tatoueur Kendo qui organise une exposition. Du coté de Luc Malherbe, la situation est inquiétante : il doit suivre l’enquête mais aussi gérer des lettres anonymes menaçantes que reçoit la présidente. Et la fréquence de ces lettres augmente …

Ce que j’apprécie chez Muriel Mourgue, c’est cette apparence tranquille pour mener son intrigue. C’est écrit simplement, d’une fluidité remarquable, détaillant ici un décor, là une expression ou un personnage, avec des dialogues réduits au plus strict minimum et avec des événements qui ne nous éclairent pas sur la solution mais multiplie les pistes potentielles. Pour un amateur de romans policiers, c’est du bonheur simple et bien fait.

Mais il ne faut pas réduire ce roman à ce genre là. Muriel Mourgue va alterner les points de vue, passant de la Présidente à Angie et Alex, de Luc Malherbe aux deux ministres frondeurs. Ce roman va donc se situer à mi chemin en roman d’infiltration, roman politique, roman policier, roman d’espionnage et j’en passe … On y voit aussi une société sous-jacente, rebelle, axée sur le bien-être personnel, refusant l’aliénation du gouvernement en place, aussi bien que la façon de mener les communications politiques auprès du peuple, qu’une augmentation du stress au fur et à mesure que les lettres anonymes arrivent.

Ce roman est certes un roman futuriste, d’un futur proche qui ressemble comme une goutte d’eau à la situation actuelle. Avec un peuple à bout de nerfs, la moindre décision politique (ici l’interdiction de fumer dans les endroits publics en plein air) déclenche des manifestations et la situation se tend. Et les relations et luttes de pouvoir au sommet de l’état ne vont pas simplifier la résolution de l’énigme, surtout quand la présidente tait un pan de son passé.

Je ne vous en dis pas plus, car vous vous rendez compte que l’intrigue est foisonnante de possibilités, qu’il y a du rythme, de l’imagination dans les situations et que tout ceci est écrit avec un calme et une assurance qui en font un très bon moment de divertissement. Et même si j’aurais aimé sentir un peu plus le peuple manifester, un peu plus de bruit et de fureur, je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, un des meilleurs de cette auteure.

La compagnie des glaces tomes 13 et 14 de GJ.Arnaud

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction de Georges-Jean Arnaud, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur les tomes 13 et 14.

Station fantôme :

Dans leur fuite éperdue sur la banquise de l’ancien Pacifique, Jdrien, l’enfant-dieu, et Yeuse découvrent une immense cité, abandonnée depuis des décennies. Une civilisation y a prospéré en dehors des Instructions et a brusquement disparu.

De son coté, le Nain, toujours à la tête de sa compagnie est confronté à un problème : depuis que les Roux ont quitté la capitale, les habitants ne veulent plus les voir revenir. Or voici que l’on annonce des troupes de Roux de retour. Des manifestations ont lieu contre ce retour que beaucoup considèrent comme une invasion.

Quand Lien Rag a appris que Jdrien, son fils métisse, s’est enfui des mains de Lady Diana. Il décide de le rejoindre, quitte à arpenter des chemins inconnus. Il va emprunter la Route des Disparus.

Délaissant le coté politique et stratégique de la saga, l’auteur nous convie à un roman d’aventure où il s’agit d’aller explorer une nouvelle zone de la terre. Chacun, de Lien et Jdrien, vont partir d’un point opposé pour se retrouver au milieu. Et on a le droit à un roman d’exploration, où on découvre des décors étonnants et des idées pleines d’imagination délirante, en particulier sur les animaux rencontrés. Ce n’est pas le meilleur de la série pour moi, mais j’ai été étonné par ce que j’ai lu.

Les Hommes-Jonas :

Amertume Station est la dernière ville avant de rejoindre la compagnie de la Banquise, dirigée par le Kid. Harl Mern, ethnologue, cherche un laisser passer au milieu de cette cité emplie de truands.

Depuis de Lien Rag, Jdrien et Yeuse sont réunis, ils décident de rejoindre le Kid. Pour cela, il va falloir qu’ils construisent des milliers de kilomètres de voies ferrées avec peu de provisions, et en un temps record, puisque Lady Diana n’a pas abandonné son désir de reprendre l’enfant prodige, Jdrien. L’un de leurs compagnons va créer une invention qui pourrait remettre en cause la fondation même de la civilisation des compagnies ferroviaires.

De son coté, le Kid cherche à les rejoindre par le Réseau 160°, mais il est très occupé par les différentes factions qui lui demandent toujours plus d’argent, entre les chasseurs de baleines, les chasseurs de phoque et son allié qui revend ses actions au plus offrant.

Balayant à chaque chapitre un aspect de son intrigue, ce roman s’avère être une course contre la montre où chacun poursuit sa route sans être sur du chemin qu’il emprunte ni de la destination vers laquelle il se dirige. Aidé par un rythme soutenu, et des scènes visuelles innovantes, c’est un très bon tome de cette série.

Hunger Games de Suzanne Collins

Traducteur : Guillaume Fournier

Genre : roman de science-fiction

Editeur : Pocket Jeunesse

Après Suzie, Après mon fils, mon Titi, voici ma Zoupette, ma fille Clara qui s’invite sur Black Novel. JE SUIS FOU DE JOIE !!!!!!!!!!!!!

A toi ma fille :

Pourquoi j’ai choisi ce livre ?

J’ai choisi ce livre parce que c’est un de mes préférés et je voulais vous le partager. J’aimerais beaucoup vous donner envie de le lire. J’ai connu ce livre grâce à mon père et j’ai fini toute la collection (de livres). J’ai aussi vu les films (pas tous), qui sont aussi bien que les livres.

Les principaux personnages :

Katniss a seize ans. Elle a une petite sœur, Prim, et serait prête à tout pour la sauver. Elle est choisie pour représenter le district 12. Elle aime chasser comme son père qui est mort. Elle sait tirer à l’arc.

Gale est le meilleur ami de Katniss. Il a quelques années de plus que Katniss. Il est amoureux d’elle. Il aime chasser avec Katniss.

Peeta est le candidat choisi  avec Katniss au Hunger Games pour représenter le district 12. Il est amoureux d’elle.

Mon résumé :

Dans une société futuriste, à Panem,  une fille et un garçon sont tirés au sort dans chaque district pour représenter leur district. Il existe 12 districts, donc ils sont 24 dans l’arène. Ils sont choisis pour combattre dans les Hunger Games. Ils doivent entre-tuer pour gagner la gloire et la richesse pour eux et leur famille. Seul le Capitole, ensemble des personnes haut placés, riches, ne combat pas dans les Hunger Games. Les adversaires ne savent pas à quoi ressemble l’intérieur de l’arène. Les Hunger Games sont diffusés à la télévision pour divertir le Capitole. Tout le monde est obligé de les regarder. Dans cette arène une seule règle compte : être le dernier à survivre.

Cette année se déroule les 74e  Hunger Games. Dans le district 12, la sœur de Katniss est tirée au sort pour combattre mais Katniss veut sauver sa sœur donc elle se porte volontaire pour participer. Peeta est choisi pour se battre avec elle. Qui va survivre et devenir riche et célèbre ?

Mon avis :

Ce livre critique la société d’aujourd’hui. Il dit : « Serions-nous prêt à nous entre-tuer pour la télévision ? ». Les Hunger Games sont une cruauté qui n’arrive pas réellement à me choquer car je sais qu’au fond, certaines personnes seraient capables de faire quelque chose comme ça. Ce que Suzanne Collins écrit est réaliste, tout cela pourrait se passer dans la vraie vie, nous pourrions nous entretuer pour divertir le grand public.

Ce livre est très bien écrit et dès que vous le commencez vous avez envie de lire la suite. Les films sont bien aussi, ils ressemblent beaucoup aux livres, même s’il manque quelques scènes. J’ai préféré le tome 1 car il est fort en émotions. Ma scène préférée du tome 1 est quand Rue, une amie du district 11 (et alliée de Katniss dans l’arène), meurt. A ce moment là, Katniss invente, sans le savoir, le signe et la chanson des rebelles. Dans ce livre il y a du suspense, de l’émotion et de l’action.

Les Hunger Games ont commencé.

Le vainqueur deviendra riche et célèbre.

Les autres mourront …

 

Le jeu des apparences de Muriel Mourgue

Editeur : Ex-Aequo

J’ai déjà lu quelques romans de Muriel Mourgue, et j’apprécie beaucoup ses intrigues et un de ses personnages, Thelma Vermont, dont les enquêtes se situent dans les années 50. Dans ce roman, nous faisons connaissance avec un nouveau personnage et nous faisons un voyage dans le futur, en 2026.

Nous sommes donc en 2026, et la France a élu à sa tête une femme, la présidente Rose Leprince. Celle-ci vise la conquête de la présidence de l’Europe Unie. Son argument pour mettre en avant la France est l’envoi d’un vol habité à destination de la planète Mars, qui doit avoir lieu dans quelques jours, le jour de Noel. La présidente doit à la fois montrer son prestige et faire attention aux terroristes.

En ces temps troubles, elle a nommé Luc Malherbe en tant que Responsable de la Sécurité, qui ne doit rendre des comptes qu’à elle. Luc est troublé, car son amour d’enfance Clara vient de mourir à Lisbonne. Officiellement, elle a été renversée par une voiture. La question qui se pose est : Est-ce un accident ? Est-ce un suicide ? Est-ce un meurtre ?

Luc Malherbe va donc faire appel à son amie Angie Werther, qui a pris sa retraite pour se donner à sa passion, les romans graphiques. Celle-ci a de grandes connaissances des arcanes du pouvoir, et a la possibilité d’enquêter en sous-main, sans que personne n’en sache rien. Elle accepte donc de rendre service à Luc, et part  pour Lisbonne. Cela tombe bien, Clara était embauchée dans une librairie de Lisbonne, où on vend des romans graphiques.

Science fiction ? Anticipation ? J’aurais tendance à dire ni l’un, ni l’autre, tant le contexte de ce roman semble actuel, et qu’on n’y vois pas apparaitre de gadgets délirants et autres inventions futuristes. Finalement, d’après Muriel Mourgue, rien ne va beaucoup changer. Les magouilles politiques vont bon train, les opposants au régime forment des groupuscules et on suspecte des actes de terrorisme. Même l’Europe a changé de nom mais pas son organisation, si ce n’est qu’il y a une vraie Europe politique.

Muriel Mourgue est maintenant une auteure aguerrie, avec une dizaine de romans ou nouvelles au compteur, et malheureusement pas assez connue. Car il y a un vrai savoir faire dans sa façon de structurer ses romans et de mener ses intrigues qui en font des lectures distrayantes et plaisantes. Si il y a du savoir faire, il y a un équilibre bienvenu entre les descriptions et les dialogues, et une logique fort plaisante.

Le hasard veut que je sois allé à Lisbonne au printemps et que j’ai visité tous les coins et recoins de cette magnifique ville. Et je dois dire que j’ai éprouvé un plaisir particulier à re-parcourir ces quartiers en compagnie d’Angie Werther. Si le roman s’avère plutôt classique, c’est plutôt pour un aspect personnel qui fait que je m’y suis attaché. A cela, j’ajoute une chute fort bien venue qui m’a rappelé certains romans de Bob Morane. Bref, voilà à nouveau un nouveau roman à mettre au crédit de Muriel Mourgue.

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