La conjuration de Dante de Fabrice Papillon

Editeur : Seuil – Cadre Noir

Etonnamment je n’avais jamais lu de roman de Fabrice Papillon, même si je dois avoir quelques-uns de ses romans. L’avis de Yvan et de Laulo m’ont décidé à lire ce thriller dans le bon sens du terme. Ici, on n’est pas dans de la violence à outrance mais dans un vrai roman instructif au rythme trépidant.

Une dizaine d’hommes débarquent dans le sous-sol du panthéon, dûment armés et cagoulés, après avoir arpenté des tunnels donnant sur la rue d’Ulm. Après avoir neutralisé les vigiles chargés de la sécurité, ils parcourent les souterrains où reposent les Grands Hommes et Femmes de la Patrie et arrivent devant le tombeau en plomb de Marie Curie-Sklodowska. S’étant équipés de détecteurs de radioactivité, ils l’ouvrent et prélèvent le crane de la chercheuse détentrice du Prix Nobel et s’enfuient après avoir tué deux des gardiens, en laissant une mystérieuse plaque métallique avec une inscription.

Alors qu’elle se rend au 36 rue du Bastion, Louise Vernay est surprise par une moto qui s’approche d’elle. Le conducteur balance quasiment à ses pieds un homme inanimé et s’enfuit. Il lui dit un message obscur : « Tous les couvercles seront levés, et d’au-dedans sortiront les cris des hérésiarques et des disciples de toute secte. Celui-ci souffrira comme les autres, depuis son tombeau brûlant. Pourrez-vous le sauver ? » Elle appelle les secours et suit le blessé à l’hôpital le plus proche où on lui fait subir un IRM. Dès le début de l’examen, un bruit sourd se déclenche et le dicteur est obligé d’arrêter l’appareil.

A l’autopsie de Loïc Eyrolles, directeur adjoint au CEA, on trouve dans sa tête une minuscule plaque métallique avec une inscription qui a ruiné le cerveau du pauvre homme lors de l’examen. Dessus, est gravé le chiffre 6 et l’inscription : « Le pêcheur, conduit par Charon à travers l’Achéron ira de la ville rouge au neuvième cercle de glace et périra ensuite par la colère du plus petit cercle. », une citation de l’Enfer de Dante. Alors que l’on trouve la même plaque dans les sous-sols du Panthéon, les enquêteurs font le lien entre les deux actes criminels et pensent à la radioactivité.

Moi qui ne suis pas fan de polars ésotériques, j’ai suivi les conseils que l’on m’a donnés et je me suis laissé prendre au jeu. Et au bout de deux chapitres, on se retrouve à courir à coté de Louise Vernay, dépeinte comme une femme énergique, speedée et bigrement agaçante (et ça marche !). Les scènes s’enchainent sans que l’on ait l’impression qu’un indice tombe du ciel sans prévenir. Tout est réalisé avec une logique imparable, rythmé par un calendrier quotidien angoissant.

Plus que l’identité des enquêteurs, même si leur psychologie n’est, miracle !, pas laissée de coté, c’est surtout la quantité effarante de connaissances que l’auteur a dû ingurgiter et nous partager. Et c’est l’une pour ne pas dire LA raison pour laquelle j’ai adoré ce roman. Fabrice Papillon intercale des scènes du passé pour faire avancer son intrigue et mieux nous expliquer le cerveau, thème central et mystérieux de ce fantastique thriller. Mais surtout, l’auteur a un réel talent pour nous vulgariser des notions que nous ignorons, il nous apprend plein de détails sur le cerveau sans que cela ne soit rébarbatif. Impressionnant !

Enfin, contrairement à beaucoup d’auteurs de thrillers, au lieu de faire une fin à coups de petits chapitres, il en créé un long, très long, mais c’est complètement justifié et surtout, l’angoisse ne cesse d’être à son paroxysme. Dire qu’on le lit en retenant sa respiration serait faux, car on dénombrerait beaucoup de morts ! Mais le format de ce dernier chapitre interpelle jusqu’à cette dernière scène que je qualifierai de monstrueuse, extrêmement réussie.

Bizarrement, en lisant ce roman, cela m’a rappelé le plaisir que j’avais eu il y a plus de vingt ans en lisant L’Empire du Mal d’Allan Folsom. Les sujets n’ont strictement rien à voir, mais on se trouve en présence d’un roman prenant, que l’on n’a pas envie de refermer et on se retrouve embarqué dans une aventure plus grande que la vie, impressionnante et instructive. Bref, vous pouvez y aller, c’est du tout bon, de l’excellent divertissement !

15 réflexions sur « La conjuration de Dante de Fabrice Papillon »

  1. Je ne suis pas fan de ce genre de bouquins, mais un super pote m’a offert le livre et une non moins super copine m’en avait aussi dit enormémént de bien ! donc il sera forcément lu et chroniqué ! mais du coup je ne lis pas ta chronique pour ne pas être influencé, mais je te ferai un retour par contre ! Bises mon frérot de coeur !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.