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Les exploits du colonel Clay de Grant Allen (Rivière Blanche)

Voici un roman à coté duquel je serais allégrement passé. Et puis, la chance m’a été donné de lire ce livre grâce à un partenariat avec Bibliofolie et Rivière Blanche. Merci à eux pour cette découverte aux accents de nostalgie.

Mais qui peut bien être ce Colonel Clay ? Et d’ailleurs est-il quelqu’un ? Cet homme, aidé en cela par sa femme et complice, parcourt le monde entier pour réaliser des larcins auprès des plus riches hommes de la terre. Il a la faculté de prendre diverses identités, de se déguiser, de prendre tous les accents et de bâtir des scénarii si improbables qu’ils paraissent véridiques.

Nous suivons les mésaventures du célébrissimeSir Charles Vandrift, un riche homme d’affaires sud-africain, qui a fait fortune dans les mines de diamants et qui a augmenté sa richesse avec de judicieux placements boursiers et des placements immobiliers. Le personnage qui raconte cette histoire n’est autre que son propre beau frère, Seymour Wentworth, qui est aussi son secrétaire particulier.

Tout débute à Nice, où un individu se présente à eux comme un voyant extralucide mexicain. Il leur donne des informations privées puis arrive à subtiliser la signature deSir Charles Vandrift ainsi qu’un chèque. Quelques jours après, quelques milliers de livres sont subtilisés et Sir Charles Vandrift décide de retrouver ce célèbre Colonel Clay puisque la police, qui le connaît bien, n’arrive pas à mettre la main sur ce fantastique caméléon.

Dans une préface fort bien écrite, le traducteur Jean Daniel Brèque nous présente cet auteur incroyable et méconnu que fut Grant Allen. Car il fut un scientifique qui a du écrire de nombreux romans populaires pour vivre de sa passion, la science. Si les premiers épisodes furent publiés en tant que feuilletons dans des revues, l’ensemble forme bien un roman au charme désuet.

Chaque arnaque occupe un chapitre, et comme c’est remarquablement écrit (et traduit), le plaisir de la lecture est clairement au rendez-vous. On suit avec grand plaisir les arnaques, sachant que plus on avance, plusSir Charles Vandrift est prévenu à l’avance, et malgré cela l’arnaque fonctionne. Grâce à cet humour typiquement british, on avale les pages, parce que les arnaques sont grosses, voire énormes.

Alors évidemment, ceux qui aiment la littérature moderne ne s’y retrouveront pas dans ce style très littéraire. Mais il faut bien reconnaître que Grant Allen était un précurseur, et qu’il fleure bon un léger parfum de Arsène Lupin ou de Fantomas derrière ce personnage de Colonel Clay, ce qui donne une bonne bouffée de nostalgie pour tous ceux qui ont lu ces œuvres. Et si la fin peut paraître moralisatrice, elle est suffisamment intelligente pour proposer une alternative où on peut se demander qui est le bon et qui est le méchant. Un peu comme Robin des Bois.

Et ne ratez pas bien sur l’avis éclairé de Maître Paul ici