Le chouchou du mois de mai 2024

Black Novel a soufflé en ce mois de mai ses quinze bougies, que nous avons fêtées dignement. En route donc vers une seizième année placée sous le signe du centenaire de San-Antonio. A cause de l’anniversaire du blog, il n’y a pas eu de billet thématique sur San-Antonio mais j’ai ajouté deux nouvelles lectures :

Faut être logique de San-Antonio (Fleuve Noir) fait partie des romans surprenants où l’auteur entame son intrigue dans le domaine du paranormal avant de revenir à une enquête policière classique.

C’est mort et ça ne sait pas de San-Antonio (Fleuve Noir) se distingue de l’œuvre par la méticulosité de l’enquête et l’hommage affiché envers les romans d’Agatha Christie.

Depuis le début de l’année, j’ai découvert peu de nouvelles plumes. Ce mois-ci, j’ai ajouté trois nouveaux auteurs à la liste de mes lectures :

A la gorge de Max Monnehay (Seuil) est le dernier livre en date de celle que l’on nomme La nouvelle Perle du Noir francophone. Je dois lui reconnaitre un sacré savoir-faire pour bâtir son intrigue et construire ses personnages. Je regrette juste les quelques coquilles grossières qui m’ont dérangé dans mon plaisir de lecture.

Les Loups de Babylone d’Anne Percin (Manufacture de livres) est le premier polar de cette auteure qui a écrit des romans de tous genres. C’est pour cela que la forme de ce roman ne s’enferme pas dans des codes préétablis mais suit des gendarmes et une communauté écologiste

La théorie des ondes de Pascale Chouffot (Rouergue Noir) est une vraie bonne surprise tant Pascale Chouffot sait observer minutieusement ses personnages, les détailler pour arriver à une démonstration éloquente remettant au grand jour la déportation de jeunes enfants mendiants de la Capitale pour nettoyer la Ville des Lumières. Dans ces moments-là, l’auteure atteint des sommets d’horreur et d’émotion intenses.

Il s’appelait Doll de Jonathan Ames (Joëlle Losfeld) m’aura moins enthousiasmé que son précédent roman Tu n’as jamais été vraiment là. Pourtant, son intrigue démarre bien avec un détective solidaire jusqu’au bout. Mais j’ai trouvé que la fin bien qu’intéressante traine en longueur.

Après le formidable Où reposent nos ombres, Sébastien Vidal récidive dans l’excellence avec De neige et de vent de Sébastien Vidal (Le Mot et le Reste) dans un village assailli par un blizzard. L’intrigue m’a rappelé Assaut de John Carpenter, et la tension ainsi que la psychologie des hommes sont terribles.

Six versions – Le vampire d’Ergarth de Matt Wesolowski (Les Arènes – Equinox), le quatrième podcast de Scott King ne nous surprend plus dans sa forme. Mais il continue à nous mettre en garde contre Internet avec le meurtre d’une vlogueuse et influenceuse à faire froid dans le dos. A nouveau la psychologie est impeccable et le contexte qu’il nous présente est éloquent jusqu’à une fin à nouveau très réussie.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Nos âmes sombres de Sarah Bordy (Editions du Gros Caillou) qui à travers son intrigue aborde beaucoup de thèmes importants et contemporains de façon éminemment subtile, tels que la violence domestique, l’impunité liée au pouvoir, les relations de couple, la vie d’une petite ville et enfin et surtout la maltraitance des pauvres, des faibles, des femmes. Pour un premier roman, c’est un sacré tour de force, totalement bluffant, totalement impressionnant.

J’espère que ces avis vous seront utiles pour choisir vos prochaines lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un autre titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et lisez !