David Peace : GB 84 (Editions Rivages/noir)

Coup de coeur !

Le 5 mars 1984, les mineurs de Cortonwood, dans le Yorkshire, cessent le travail après l’annonce de la fermeture prochaine du puits dans le cadre d’un plan de restructuration des houillères britanniques qui prévoit 20 000 suppressions d’emplois. Ils ne savent pas qu’ils viennent d’amorcer une grève qui durera un an et sera le plus violent conflit social de l’après-guerre. Une semaine plus tard, la moitié des 187 000 mineurs que compte le pays a rejoint le mouvement emmené par le Syndicat national des mineurs (National Union of Mineworkers) d’Arthur Scargill. Alors qu’elle est au pouvoir depuis cinq ans, Margaret Thatcher n’a pas l’intention de subir le même sort. Tandis qu’Arthur Scargill tente de mobiliser l’ensemble des forces syndicales autour des mineurs, le gouvernement recourt à tous les moyens possibles pour briser la grève : artifices juridiques, répression policière, actions de déstabilisation.
David Peace alterne dans ce roman entre plusieurs personnages qui vont du gouvernement britannique jusqu’aux mineurs eux-mêmes. Et chaque chapitre est entrecoupé de « témoignages » de scènes violentes qui ont eu lieu pendant les manifestations des grèves.

Avant tout, un mot sur David Peace. Vous aimez le James Ellroy des White Jazz et USA underground , ce style coupé à la machette, ultra rapide et concis comme une lame de couteau, sans phrase, parfois sans verbe, fait de répétitions pour donner une ambiance, comme une salve de mitrailleuse ? Si vous aimez, alors il faut lire tout David Peace. Si vous n’aimez pas, passez votre chemin.

La tétralogie de l’éventreur du Yorkshire est d’une noirceur sans pareille, GB 84 en est presque la conclusion logique. Ce qui est terrible, c’est de voir l’absence de communication entre les grévistes et le gouvernement. Un roman qui démontre ce que vaut l’ultralibéralisme et le massacre de tout un pan de l’industrie. Lorsqu’on fait un parallèle avec la situation actuelle, on a envie de se lever et de hurler : arrêtez, vous êtes en train de faire les mêmes erreurs que par le passé. Certaines scènes m’ont fait pleurer. Mais le plus dur de ce livre, c’est l’espoir de ces gens, qui petit se délite, et lire ça quand on sait comment cela va finir, ça fait mal, pour eux, pour nous. Si vous vous lancez dans ce livre, attendez vous à recevoir des claques, et elles font mal tant David Peace ne vous laissera pas récupérer. On me l’avait prêté à l’époque, je vais aller me l’acheter en poche.

Après il y eut les « 44 jours » de Brian Clough, qui fut l’entraîneur de l’équipe de Leeds United qui est passionnant par l’analyse psychologique du personnage principal. Enfin « Tokyo année zéro », situé dans le Japon d’après guerre, plus difficile à lire mais où le style de David Peace fait des merveilles dans un pays complètement démoli, sur un peuple ravagé.

6 réflexions sur « David Peace : GB 84 (Editions Rivages/noir) »

  1. De Peace, j’ai la quadrilogie de l’éventreur, en fichiers numériques et physiques, que je vais me faire un plaisir de découvrir, mais je ne savais pas qu’il y en avait un qui parlait des événements de 1984 version « mines » dont on parle déjà dans « nés sous les coups » que nous avons lu et aimé.

    Et ho, je suis en train de noter un titre, là !! Pierre, je te hais ! 😀

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    1. De David Peace, j’ai tout lu. J’attends avec impatience son prochain qui sort chez Rivages à la rentrée. Il faut les lire dans l’ordre : 1974, 1977, 1980, 1983 puis GB84. Bienvenue chez mon nouveau futur chez moi !

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      1. Ok, j’entre chez toi et je me sers un verre. Mais dis donc, c’est chouette ici, tout est propre, neuf, blinquant… ça encore les cartons de déménagements !

        Au moins, ici, mon avatar sera affiché !

        Oui, je connaissais l’ordre du quartet, mais je ne savais pas que GB84 se plaçait lui aussi dans la lignée 😉

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  2. Bonjour,

    j’ai lu 1974 et j’ai bien aimé suivre eddie, mais pas envie de me plonger dans les 3 prochains tomes, ce n’est pas mon style de lecture, en revanche, j’aimerai vraiment connaitre la fin, j’ai essayé de suivre par le téléfilm, mais trop mal sous-titrés sur les 2 derniers épisodes…

    Merci d’avance.

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