Une valse pour rien de Catherine Bessonart (Editions de l’Aube)

Catherine Bessonart a débarqué dans le milieu du polar, il y a deux ans avec Et si Notre-Dame la nuit … Et on découvrait un nouveau personnage de flic, Chrétien Bompard, anticlérical convaincu, à l’humour cynique hilarant et toujours énervé. Sa deuxième enquête La palette de l’ange nous présentait une enquête remarquablement construite, avec toujours le même principe d’un flic qui a sa propre méthode d’association d’idées pour arriver à une solution … trouvée parfois par hasard. Voici donc la troisième enquête de Chrétien Bompard, Une valse pour rien.

Chrétien Bompard déprime. Mathilde est partie, ou du moins c’est lui qui est parti. Depuis, il habite à l’hôtel, Place Dauphine, et s’est remis à fumer. Depuis aussi, ils sont redevenus amis, mais cela ne lui convient pas. Il est marqué au fer rouge par l’amour pour sa femme.

Station République. Deux hommes, Mario et Rudolf, attendent le métro, côte à côte. Ils se lèvent d’un seul geste à l’arrivée de la rame. Ils s’assirent côte à côte, et juste avant que les portes ne se ferment, une bande de skinheads débarque. Les mots fusent, on parle de noirs, de pédés, d’extrême droite et Rudolf, en sortant, lance un baiser volant en leur donnant rendez vous à la Gay Pride du lendemain.

Le lendemain, c’est la Gay Pride, avec ses musiques rythmées, ses couleurs chatoyantes et ses danses ensorcelées. Cette année, le mariage pour tous a augmenté l’animosité des uns envers les autres. La société a oublié le mot tolérance.

Eduardo, amoureux transi, va connaitre la mort et son corps va être balancé à l’eau. Alors que Bompard sort du cinéma avec Mathilde, on l’appelle et on lui signale un meurtre en plein défilé de Gay Pride. Voilà deux affaires de meurtres à résoudre pour Bompard et son équipe.

Comme dans les deux premiers romans, nous retrouvons Chrétien Bompard. Alors que dans le premier, il apparaissait sous les traits d’un homme bourru en colère, et que dans le deuxième, il était plus calme, nous retrouvons ici un commissaire déprimé. La perte de sa femme, émotionnellement, est un coup dur pour lui. A tel point que cela le hante et qu’on retrouve ce sentiment de nombreuses fois dans le livre.

On retrouve aussi son coté bordélique, ce qui est un enchantement pour nous, lecteurs. Il va à droite, va à gauche, organise des brainstormings avec son équipe, qui n’ont ni queue ni tête, dérivant sur des choses qui n’ont rien à voir avec le sujet de départ. Ces moments de délire sont du pur plaisir.

Sinon, j’ai trouvé ce roman plus compliqué à suivre que les autres. Les personnages sont nombreux, et il fait attendre quelques dizaines de pages pour s’y retrouver. L’enquête part dans tous les sens pour arriver à un dénouement bien trouvé, certes, mais que j’ai trouvé bien tortueux. Certes, Catherine Bessonart aborde des sujets importants, la tolérance des uns envers les autres, mais je dois dire que ce roman n’est pas mon préféré. En tous cas, les fans vont bien s’amuser ; pour ceux qui veulent découvrir Chrétien Bompard, il vaut mieux commencer par sa première enquête.

 L’avis de Garoupe est ici

11 réflexions sur « Une valse pour rien de Catherine Bessonart (Editions de l’Aube) »

    1. Quelle chance tu as d’avoir les 3 à découvrir !Catherine Bessonart a montré dès son premier roman une incroyable maîtrise qui se confirme dans les suivants : le style est plus puissant et le propos courageux par les temps qui courent. c’est toujours super bien écrit, plein d’humour et d’humanité. A lire sans tarder, comme ils disent dans l’Express

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      1. Excuse moi, tu as posté 2 fois le même commentaire alors j’en ai mis un à la corbeille. Merci de ton avis, et oui, le style s’affermit, le scenario aussi. Le discours est important, je suis d’accord. Et j’espère que Chrétien va trouver une amie et retrouver son humeur gueularde, parce que je l’aime comme ça. Et l’Express a raison ! A bientôt

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  1. Bonjour mon ami Pierre,
    C’est étrange, c’est le premier avis que je lis sur « Une valse pour rien » et quelque part, je pressentais qu’il n’allait pas être, je me permets « faverolleable ». Et bon sang de bois, ton avis m’importe, nom d’un pétard. J’ai un peu ce sentiment que L’auteure a placé la barre très, très haut avec « Et si Notre-Dame la nuit » et qu’elle ne parvient pas à retrouver ce très très haut niveau atteint avec ce premier titre. Amitiés.

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    1. Tu as bien résumé mon avis. Le premier m’avait tellement plu, et il faut dire que je me sentais proche du premier Chrétien. Puis il a vécu sa vie, et s’est écarté de l’image que je m’étais faite de lui. Du coup, je suis moins en phase avec lui. Ceci dit, le scenario est toujours aussi béton. Amitiés

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