Soul Patch de Reed Farrel Coleman (Phébus)

Allez savoir pourquoi je me suis pris d’affection pour Moe Prager. Après ma précédente lecture de ses enquêtes avec redemption street, je replonge avec Soul Patch, aux éditions Phébus.

Soul Patch est un quartier Que Reed farrel Coleman a imaginé en plein New York. Soul patch, c’est le nom que l’on donne à la barbichette que certains se laissent pousser entre la lèvre inférieure et le menton. C’est aussi le quartier d’enfance de Moe Prager, ainsi que le lieu où il patrouillait quand il était flic. C’est dans ce quartier que va se dérouler ce roman.

Moe Prager et son frère inaugurent le troisième magasin de vins et spiritueux qu’ils ont appelé Red, White and you. Du coté professionnel, tout va bien pour Moe. Du coté de son mariage, les relations avec sa femme se délitent. Le poids de trop de secrets finit par les éloigner l’un de l’autre. Alors, Moe cherche une échappatoire, un peu d’action avant le désastre. Lors de cette inauguration, Larry MacDonald, un ancien collègue et ami de Moe lui donne une cassette, en lui demandant de l’écouter puis de l’appeler.

Il écoute donc l’enregistrement d’un interrogatoire entre deux flics et un dealer Malik. Il y est question de la mort d’un ancien caïd D Rex Mayweather. Il appelle Larry qui lui donne rendez vous un soir à Soul Patch. Là, Moe lui annonce qu’il refuse toute enquête qui pourrait mettre en cause un flic et met en cause l’honnêteté de Larry. Quelques jours plus tard, Malik est retrouvé assassiné et Larry suicidé. Moe va bien être contraint de faire la lumière dans cette affaire ténébreuse et dangereuse.

J’ai retrouvé tout le plaisir que j’avais éprouvé lors de la lecture de Redemption Street. Le personnage de Moe est extrêmement sympathique, et l’on sourit souvent, même si sa situation familiale ne va pas fort. On a droit à ses pensées, ses déductions, ses petits traits d’humour juif, et sa dérision. Si l’on ajoute à cela une intrigue menée de main de maître, avec une enquête menée avec sérieux et application, on a là un roman quasi classique qui procure toujours autant de plaisir.

Si on ajoute à cela l’obsession de l’auteur sur le passé, les conséquences de nos actes, les regrets de nos dires, ce roman nous pousse à nous identifier rapidement à Moe, et à nous poser des questions, dont Moe nous donne son avis d’ailleurs. On y voit aussi le décalage entre la vie d’aujourd’hui et celle d’il y a trente ans, quelques petites touches sur le téléphone portable, sur les relations humaines, sur l’attitude des gens.

Alors, qu’est ce qui fait la différence entre ce roman et les autres ? L’écriture bien sur. Elle est d’une assurance, d’une limpidité, d’une pureté, d’une facilité que cela devient prenant et qu’on ne peut plus lâcher le livre. Alors, n’hésitez pas, Moe est un excellent pote qui ne demande qu’à être votre ami. Vous n’avez qu’à dire que vous venez de ma part !

Une citation d’Oscar Wilde extraite du livre pour finir : « Quand les dieux veulent nous punir, ils exercent nos prières ». La mienne est que vous lisiez les enquêtes de Moe Prager. Un petit message pour Gridou : Moe n’est ni déviant, ni alcoolique, ni drogué; ça devrait te plaire !

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