La chance du perdant de Christophe Guillaumot

Editeur : Liana Levi

Voilà un nouvel auteur à épingler sur Black Novel, dont ce n’est pas le premier roman, puisque La chance du perdant est son troisième et qui a pour lui de situer son polar dans un département de la police dont on parle peu : La brigade des jeux.

Dans une usine de traitement des déchets, un homme se tient au dessus de la machine à broyer les bouteilles en plastique. Dans quelques secondes, il devra se jeter au milieu des déchets et actionner la presse qui viendra achever définitivement ses problèmes.

Le lieutenant Jérôme Cussac surnommé Six et Renato Donatelli dit le Kanak sont en planque pour prendre en flagrant délit des paysans qui jouent au loto-bouse : Une vache est lâchée sur un terrain de football quadrillé et numéroté et quand la vache a déféqué sur un numéro, celui qui a parié sur le numéro a gagné. Si le jeu est amusant, le fait de parier de l’argent est interdit donc répréhensible.

May est une jeune femme qui travaille au tri des bouteilles avant que celles-ci ne soient broyées. Le boulot n’est pas folichon mais cela permet de vivre. Car sa passion à elle, c’est de peindre des tableaux éphémères sur les murs de la ville, quand la nuit est tombée. Et en cela, elle est diablement douée.

Quelques jours plus tard, Six et le Kanak doivent contrôler les casinos, et s’assurer que tout s’y déroule conformément à ce que demande la loi. Ils décident de prendre en faute celui de Samuel Ghotti, connu pour être un des chefs mafieux du coin. Mais leur descente se solde pour un échec …

Voici donc le début de ce roman, qui comme vous l’aurez compris, va offrir un chapitre à chaque personnage et proposer des scènes rapides et des chapitres courts. Pour le reste de l’intrigue, il vous suffira de lire la quatrième de couverture car elle en dit beaucoup, d’autant plus que le fond de l’histoire va réellement s’installer après une centaine de pages. Pour autant ce n’est pas un inconvénient car l’auteur fait la place belle à ses personnages.

Ils vont effectivement occuper le devant de la scène et être suffisamment bien dessinés pour qu’on les reconnaisse facilement. En cela, la description psychologique est très bien faite, et chacun aura ses failles, ses cicatrices et ses tentatives de ne rien laisser paraitre au travail. Six, par exemple, regrette d’avoir perdu Juliette, une agente de la DGSE partie après un beau fiasco. Renato lui doit faire face à la maladie d’Alzheimer de Grand-Mama.

Je dois dire que, outre le cadre de l’enquête sur la brigade des jeux, qu’il n’est pas commun de voir dans un polar, l’intrigue est très très bien menée et que l’on a plaisir à suivre la logique de son déroulement. On en vient justement à aborder la folie des jeux, cette maladie qui touche énormément de gens et qui peut les pousser à des extrémités. C’est du début à la fin, un sujet original fort bien traité.

Il n’en reste pas moins que j’ai été moins convaincu par la narration, la trouvant parfois trop longue, trop bavarde. Je suis sur que l’auteur va savoir dans le futur mieux gérer ses descriptions, mieux construire ses dialogues, et nous offrir le grand roman policier que l’on est en droit d’attendre de cet auteur. C’est donc un roman fort prometteur qui donne envie de suivre les prochaines publications de cet auteur.

Ne ratez pas les avis de Claude et Jean-Marc

8 réflexions sur « La chance du perdant de Christophe Guillaumot »

  1. la chance du perdant, ça vaut bien le slogan de la loterie qui disait « une chance au grattage, une chance au tirage »… Le perdant avait toujours une chance 😉

    Et moi je sens que je vais perdre mon combat avec ma wish-list… 😀

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