Bloody cocktail de James M.Cain (Archipel)

Hommage à James Cain, ce grand auteur de polars, avec la parution d’un inédit de 1975, dont on vient de retrouver le manuscrit. L’auteur de Le facteur sonne toujours deux fois a vraiment fait fort pour son ultime création.

L’auteur :

James Mallahan Cain est un écrivain américain né à Annapolis dans l’État du Maryland, (États-Unis) le 1er juillet 1892 et décédé à Hyattsville, Maryland le 27 octobre 1977 à l’âge de 85 ans.

Après avoir enseigné les mathématiques et l’anglais au Washington College, il est mobilisé en 1918 en France, et sera rédacteur du Lorraine Cross, journal officiel de la 79e division.

Entre autres métiers, il a été directeur d’édition au journal The New Yorker et scénariste. Il a publié sa première nouvelle à l’âge de 42 ans et obtint un important succès avec de nombreux romans noirs classiques.

(Source Wikipedia)

Quatrième de couverture :

Hyattsville, Maryland, début des années 1960. Joan Medford, une jeune veuve soupçonnée d’avoir provoqué l’accident de voiture dans lequel a péri son mari violent et alcoolique, est obligée de trouver rapidement un travail pour obtenir la garde de son fils, placé chez sa belle-sœur qui la hait.

Grâce à l’aide d’un officier de police bienveillant, Joan devient serveuse dans un bar à cocktails de luxe, le Garden of Roses.

Là, elle fait la connaissance de deux habitués, Earl K. White III, un vieil homme d’affaires richissime, et Tom Barclay, un jeune homme fougueux nourrissant des ambitions politiques.

Entre les deux, son cœur ne balance pas. Pourtant, la jeune femme décide d’accepter la demande en mariage de White. Peut-on refuser quoi que ce soit à un homme qui vous laisse des pourboires de 50 000 dollars ?

Peu de temps après, ce dernier meurt empoisonné…

Mon avis :

C’est un roman noir remarquable que James M.Cain aura écrit et qu’il nous aura laissé à titre posthume. Outre le fait que l’on retrouve ses thèmes chers, sa construction et sa narration en font un de ses meilleurs polars, si ce n’est le meilleur. C’est évidemment l’histoire d’une femme fatale, c’est une femme forte, qui essaie de s’en sortir de sa difficile vie, surtout depuis la mort de son mari dans un accident de voiture. Pour élever son petit garçon qui a été récupéré par sa belle-sœur, elle trouve un emploi de serveuse.

La nouveauté par rapport aux autres romans de James M.Cain, sauf erreur de ma part, est que ce roman est écrit à la première du singulier. Et bien entendu, James M.Cain utilise toutes les possibilités que lui offre ce mode de narration. On suit donc la vie de cette pauvre jeune femme, accusée par des on-dit d’avoir tué son mari, mais contre qui la police ne peut trouver de preuves. Puis, elle rencontre un homme vieux et riche qui s’entiche d’elle et un homme jeune, beau et mystérieux.

Petit à petit, le doute s’installe dans l’esprit du lecteur, ou du moins dans le mien. Toute la psychologie et la motivation de cette jeune femme repose sur l’amour qu’elle porte pour son fils. Mais ses réactions quand elle va voir son fils ne collent pas avec une mère aux abois. Sans vouloir dévoiler toute l’intrigue, James M.Cain va jouer avec notre perception de ce récit, à la fois réaliste, parfait dans ses dialogues et murement réfléchi quand aux descriptions fournies par Joan elle-même.

A la fin, le roman se termine par un superbe pied de nez, mais surtout par une formidable remise en cause de nos certitudes. Ce roman, comme on l’a pressenti dans les dernières pages est en fait un témoignage que Joan a enregistré. De ce fait, on remet en doute tout ce qu’elle nous a raconté. Et on n’a qu’une envie, c’est de relire le livre pour savoir où et quand elle nous a manipulé. Remarquable !

A la fin de livre, on trouve une postface de l’éditeur de James M.Cain. Surtout, ne ratez pas cette postface. Car la sortie de ce roman est une formidable aventure d’édition (en tous cas de la façon dont il la présente). Entre les déclarations de l’auteur sur ce roman que personne n’avait jamais vu, entre les différentes versions (car James M.Cain écrivait et réécrivait sans cesse ses romans et en particulier ses fins), cette postface est passionnante. En tous cas, c’est un roman formidable, qu’il ne faut rater en aucun cas.

Les avis sur le net : Oncle Paul ; Carine ; Belle de nuit ; Garoupe ;

16 réflexions sur « Bloody cocktail de James M.Cain (Archipel) »

  1. Bonsoir Pierre
    James M. Cain entretient le doute dans ce roman et pas sûr qu’en le relisant le roman ce doute soit évacué. L’auteur joue sur une certaine rouerie de son héroïne et peut-être Cain lui-même ne savait trop qu’en penser vu le nombre de fois qu’il a remanié ce roman.
    Amitiés et merci

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    1. Salut Paul, j’aime bien ces romans qui remettent toutes nos certitudes à plat à la fin. L’un de ceux que je préfère dans le genre, c’est C’est dans la boite de Frédéric Ernotte. Sinon, ce roman de James Cain est une perle et la dernière partie écrite par son éditeur est éloquente et passionnante. Et de rien ! Amitiés

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