Oldies : Adios Muchachos de Daniel Chavarria

Editeur : Rivages Noir

Traducteur : Jacques-François Bonaldi

C’est une rubrique Oldies en forme d’hommage que je vous propose puisque Daniel Chavarria nous a quitté le 6 avril dernier. Je ne connaissais ni l’homme, ni ses écrits, et pour l’occasion, Claude Mesplède Himself m’a fait l’honneur de me fournir un billet que j’aurais la chance de vous proposer dès vendredi.

L’auteur :

Daniel Chavarría est né à San José de Mayo, en Uruguay.

En 1964, lors du coup d’état militaire, Daniel Chavarría qui vivait au Brésil, s’enfuit pour travailler avec les chercheurs d’or en Amazonie. Plus tard, il s’est enfui à Cuba. Là, il a commencé à travailler comme traducteur et enseignant de latin et de grec. Par la suite, il a commencé sa carrière en tant qu’écrivain. Daniel Chavarría se définit comme un citoyen uruguayen et un écrivain cubain.

Le style d’écriture de Chavarría s’inscrit dans la tradition latino-américaine des écrivains politiques, tels que Gabriel García Márquez. Il a mentionné que lorsqu’il était enfant, il lisait Jules Verne, Emilio Salgari et Alexandre Dumas, et leur influence peut être détectée dans ses écrits. Par exemple, dans Tango pour un tortionnaire, l’influence du Comte de Monte-Cristo est claire.

La vie et les écrits de Chavarría montrent clairement son passé communiste et révolutionnaire. Il était un partisan bien connu de la révolution cubaine.

En 2010, Chavarría a remporté le Prix national de littérature de Cuba.

Chavarría est décédé à La Havane le 6 avril 2018, âgé de 84 ans.

(Source Wikipedia version anglaise traduit par mes soins)

Quatrième de couverture :

A Cuba, Les Jineteras sont des jeunes filles qui chassent le riche touriste étranger dans l’espoir qu’il les entretiendra pour un temps, ou mieux, leur proposera le mariage. Alicia a une méthode bien à elle qui consiste à porter un short très étudié et à monter sur une bicyclette… C’est ainsi qu’elle ramène dans ses filets un certain Juanito. Ils vont former un beau tandem ! Après Un thé en Amazonie, Daniel Chavarria nous offre un polar cent pour cent cubain où il manie un humour qui n’est pas sans rappeler celui de Donald Westlake.

Mon avis :

C’est au travers de la vie d’une jeune fille Alicia que Daniel Chavarria nous présente la vie à Cuba et la façon qu’ont les jeunes femmes de vivre face à l’ouverture au tourisme de cette île communiste. C’est l’humour omniprésent tout en dérision et en cynisme noir qui fait que l’on s’attache à ce roman dès les premières lignes. Après quelques chapitres sur Alicia, la rencontre avec John King, beau comme Alain Delon, va lancer l’intrigue sur des rails … surprenants.

Car l’histoire ne va jamais dans le sens où on l’espère ou du moins où on peut le penser. Les arnaqueurs sont en concurrence avec des arnaqueurs, tout le monde a au moins deux noms différents. Ce qui fait que l’on se rend vite compte que tout est bon pour arnaquer et récupérer de l’argent au détriment de l’autre. Malgré le fait que ce roman soit court, il s’y passe beaucoup de choses et l’on s’amuse de bout en bout.

Ce roman est finalement une belle démonstration : c’est l’argent et le sexe qui font tourner le monde ! Et il faut se méfier, les victimes ne sont pas forcément celles que l’on croit ! Avec son style alerte et ses remarques acerbes, tournant en ridicule les attitudes de ses personnages, ce roman s’avère un petit joyau de littérature noire et une lecture tout simplement jouissive.

La dernière chose que je dirai, c’est que j’ai eu beaucoup de difficultés à le trouver, puisqu’il est épuisé. Je ne peux que souhaiter de le voir réédité pour que tout le monde puisse le redécouvrir et redonner un peu de justice pour ce roman foncièrement et méchamment drôle.

Une réflexion sur « Oldies : Adios Muchachos de Daniel Chavarria »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.