Du poulet au menu de San-Antonio

Editeur : Fleuve Noir

J’ai choisi ce roman essentiellement pour deux raisons. J’aime beaucoup le titre et je voulais aborder un titre des années 50.

Les anecdotes :

Du poulet au menu est un roman publié en mars 1958 par Frédéric Dard sous le nom de plume de San-Antonio, il est le 29e de la série policière San-Antonio.Chez l’éditeur Fleuve noir, il porte d’abord le numéro 151 de la collection « Spécial Police », puis en 1977 le numéro 72 de la collection « San-Antonio ».

Le roman ne comporte que 7 chapitres.

Il est dédicacé « A Carmen Tessierpuisqu’elle aime ma cuisine. S.A. »

« Du Poulet Au Menu » est indissociable d’un autre roman, « Tu Vas Trinquer, San-Antonio », qui en est la suite directe.

Le Vieux a une manie: en réfléchissant, toutes les fois il dessine « des oiseaux des îles sur une feuille à en-tête de la Grande Cabane ».

San-Antonio est né sous le signe de Cancer, dans ses premiers décans, c’est-à-dire, entre le 21 juin et le 1er juillet.

Pinaud et sa femme fêtent leurs noces d’argent. « Vingt-cinq ans de mariage : un bail, non ? »

Alexandre-Benoît est un mari exemplaire. Béru dixit: « Ça fait quatorze ans que j’ai pas trompé Mme Bérurier… »

Mon résumé :

En planque dans une chambre d’hôtel, San-Antonio et Pinaud surveillent un homme soupçonné d’avoir des contacts avec un espion étranger. Quand l’homme sort, ils le prennent en filature et sont surpris de le voir se diriger vers leur commissariat. Il dit s’appeler Angelo Diano, perceur de coffres talentueux et est en fuite depuis qu’il a réalisé un casse lequel il a tué un homme.

Grunt, un espion turc, l’a retrouvé et menace de le dénoncer s’il n’exécute pas un vol pour lui : dérober des plans et une maquette d’un avion révolutionnaire dans les établissements Vergament à Boulogne. Contre toute attente, San-Antonio lui propose de réaliser le vol et toute l’équipe surveillera l’usine pour attraper les espions étrangers à la sortie. Mais tout ne va pas se passer comme prévu.

Mon avis :

Comme beaucoup des romans des années 50, on y parle d’espionnage. Ce roman est donc plutôt à classer dans les romans d’action avec une intrigue plutôt faible, sans réel mystère puisqu’elle est très linéaire, et nous fait voyager de Paris au Havre pour se terminer sur un paquebot transatlantique à destination des Etats-Unis. Etonnamment, c’est un épisode avec peu de scènes de sexe.

J’ai été surpris par le début du roman et l’omniprésence de l’argot, avec l’utilisation de mots que je ne connaissais pas. On retrouve par contre de l’humour qui s’affine, de l’humour vache surtout envers Pinaud mais bien peu de digressions qui arriveront plus tard dans la série, si ce n’est une belle envolée sur la calvitie. L’une des scènes à ne pas rater est le repas chez Félicie avec son cousin !

Parmi les personnages, San-Antonio occupe le devant de la scène, Pinaud et Béru servant surtout de faire-valoir. On notera par contre le grand nombre de notes en bas de pages (au nombre de 76 d’après ce que j’ai trouvé mais je ne les ai pas comptées), qui interpellent le lecteur et déclenche systématiquement un sourire voire un rire franc. C’est donc une aventure distrayante, en demi-teinte.

Quelques citations impayables :

« Elle a également des aiguilles, mais elle s’en sert pour tricoter une layette au bébé de la cousine de la belle-sœur du fils aîné du curé de la paroisse. »

« L’enfance, voyez-vous, c’est un mal dont on ne peut jamais guérir. On nous appelle les hommes, mais nous ne sommes au fond que des petits garçons à gueule de raie, vous comprenez ? »

« Pourquoi certains êtres éprouvent-ils du plaisir à être bilieux ? Hein, vous pouvez me le dire, tas de pétrifiés des glandes ? On dirait que ça les nourrit, de distiller du venin. Ils sont méchants comme on bouffe. C’est presque une fonction naturelle chez eux. »

« Par extraordinaire, le Vieux n’est pas là… On me répond qu’il est en conférence avec le ministre. Je me garde bien de le déranger, s’il quittait le cabinet de ce dernier un instant, il pourrait ne plus le retrouver au retour, les ministres étant des gens renversables de reversibles qu’on renverse et reverse chez nous avec une maestria qui étonne le monde. »

« La baronne Tuchelingue du Prose », pas la petite fille du « Général Lavert-Jovent. »

« Et le plus bel exutoire, croyez-en tous les cocus pas contents, tous les battus endoloris, c’est dans la douleur des autres qu’on le trouve. »

« Pinaud, le gâteux… Pinaud le nauséeux, Pinaud le cradingue, le chassieux, le malodorant, le flanelleux, le goutteux, l’ulcéreux, l’aqueux, le vieux, le vieux… Pinaud examine l’avion de près… »

 » Il m’arrive souvent, le matin, de me regarder dans une glace et de ne pas me reconnaître.
Alors ça me fait marrer de trouver des gens qui croient, eux, se reconnaître dans mes livres. »

« Car une calvitie est toujours éloquente. D’après son aspect, sa texture, sa géographie, son importance, son entretien, son incidence, sa périphérie, vous savez si le calvitié est un homme du peuple ou du monde. Il existe mille sortes de calvitie… La totale, la modeste, l’hypocrite, l’intellectuelle, la cléricale, l’anticléricale, la calvitie hydrocéphalique, et brachycéphalique, l’oblongue, la circulaire, la teutonne, la calvitie à la pomme d’escalier, à l’américaine, à la mongol, à la fesse de poulet, à la tête de pinceau usagé, à la tête de neutre, à la tête des autres, à la tête de veau (avec lotion au vinaigre) … Sans parler de la calvitie à la Grock, en pain de sucre, en suppositoire, en ananas… Ni de la calvitie en forme d’ampoule (façon Wonder) ou de la calvitie en accordéon (réalisation Robert Schuman – le gars qui connaît la musique) … « 

Ce billet aurait été moins complet sans les nombreuses notations prises chez Autodidacteblog :

Une réflexion sur « Du poulet au menu de San-Antonio »

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