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Nos âmes sombres de Sarah Bordy

Editeur : Editions du Gros Caillou

Reçu par hasard (?) dans ma boite aux lettres (honnêtement, ce sont les avantages des blogueurs), j’ai décidé de partir à la découverte d’une nouvelle plume surtout qu’en quatrième de couverture, l’éditeur annonce que Sarah Bordy a mis plusieurs années à construire cette description minutieuse de la province. Auteure à suivre à mon avis …

Pontarlier, de nos jours. M. Grasset remonte un ruisseau pour promener en cette fin d’après-midi. Une couleur inhabituelle attire son regard et il se dirige vers les fourrés. Quand il voit une jambe, il pense à un touriste qui se repose. Quand il retourne le corps, il ne voit qu’un visage dévasté par un trou de balle.

6 heures du matin. Le vieux Berton gare sa camionnette sur le parking de l’hyper marché, pour vider son sac bouteilles vides dans le container. Un mouvement lui fait tourner la tête. Un adolescent se tient assis sur les marches. Berton lui propose de le raccompagner. Le jeune veut qu’on l’appelle K. de son nom Carpentier, le fils du maire ;il raconte que sa mère Isabelle devait venir le chercher la veille mais elle a dû oublier. Quand ils arrivent à la maison, ils se dirigent vers le salon et découvrent Isabelle inconsciente après avoir avalé quantité de médicaments pour se suicider. Ils appellent les urgences.

Le gendarme Julien Georget est pétri d’ambition et aimerait rejoindre la police criminelle. Hélas, les seules activités qu’on confie à la gendarmerie concerne la gestion de petits larcins. Il est aussi perturbé dans sa vie personnelle par sa femme Lucie qui souhaiterait avoir un enfant, ce qui n’est pas compatible avec ses objectifs personnels. Avec le petit nouveau de la brigade Dylan, il doit se rendre sur un bord de route où quelqu’un a enflammé des ordures. Dylan trouve dans les cendres une enveloppe au nom d’Alice gallo, une jeune femme portée disparue depuis vingt années.

Quand l’identité du mot surgit, cela créé des remous dans la petite ville. Barnabé Rollet est bien connu pour disposer d’une petite fortune. Il a été assassiné d’une balle dans la tête exactement comme son frère Hector, vingt ans auparavant. Bien que l’enquête soit confiée à la police criminelle, on demande à la gendarmerie de l’aider avec des tâches annexes, dont des recherches dans les archives de la ville.

Si vous mettez vos yeux dans ce roman, vous n’avez aucune chance d’imaginer dans quelle histoire vous aller vous engager. A priori, le décor ressemble à une campagne paisible, loin des crimes urbains étalés à la Une des journaux télévisés ou de la presse écrite. Et pourtant, les habitants de Pontarlier dont on parle ici vont dévoiler des drames qu’ils ont bien minutieusement enterrés pour que cela ne se sache pas.

On ne peut qu’être surpris de lire qu’il s’agit là du premier roman de Sarah Bordy. Qu’elle y ait passé plusieurs années ne nous surprend pas tant, dans la construction des personnages à l’agencement de l’intrigue, tout y est parfaitement amené et l’équilibre parfaitement respecté. Comme il s’agit d’un roman de personnages, il ne faudra pas y chercher d’action à tout va ni de déroulement d’enquête à proprement parler. Je m’explique :

Le gendarmerie n’étant pas responsable de l’enquête, l’auteure a choisi de nous montrer l’intrigue par les personnages connexes, et sa faculté à rester simple et à trouver les bons mots nous rend ce déroulement passionnant. Et l’air de rien, les différentes découvertes vont faire progresser l’histoire vers le dénouement et nous montrer combien les salauds s’en sortent toujours à coup de gros tas de fric et d’influence.

Chaque personnage nous est présenté comme indépendant les uns des autres, puis petit à petit, un lien va se créer et tous ces points cardinaux aux antipodes vont se retrouver dans une explication incroyable parce que se déroulant sur plusieurs chapitres et nous étant montrée par plusieurs personnages. Quand on lit sur la quatrième de couverture que l’auteure a muri son roman pendant plusieurs années, on comprend bien sa démarche et on salue le tour de force.

Car il est rare de lire un premier roman aussi fort, prenant, bien construit et aussi complet, mûr, aidé en cela par une plume parfaitement maitrisée. Sarah Bordy à travers son intrigue aborde beaucoup de thèmes importants et contemporains de façon éminemment subtile, tels que la violence domestique, l’impunité liée au pouvoir, les relations de couple, la vie d’une petite ville et enfin et surtout la maltraitance des pauvres, des faibles, des femmes. Pour un premier roman, c’est un sacré tour de force, totalement bluffant, totalement impressionnant.

Flynn se fâche de Gregory McDonald

Editeur : Mazarine (Grand Format) ; Livre de Poche (Format poche)

Traductrice : Simone Hilling

Si vous n’avez jamais lu Rafael, derniers jours, vous devez vous jeter sur le chef d’œuvre de Gregory McDonald, en gardant en tête que c’est un roman très dur, très violent. A côté de ce roman, Gregory McDonald a écrit deux série. L’une met en place Fletch, un journaliste et l’autre Flynn, un inspecteur de police. J’avais lu quelques romans avec Fletch après avoir vu le film avec Chevy Chase (que j’aime beaucoup). J’en conserve des souvenirs de romans très drôles même si je dois dire que j’en ai oublié les intrigues (cela fait presque 40 ans que je les ai lus). Ce roman m’a permis de découvrir l’inspecteur Flynn.

L’inspecteur Flynn est appelé un dimanche par son chef, Eddy d’Esopo pour lui rendre un service. Il lui fournit un trajet complexe pour rejoindre un endroit isolé, hors de sa juridiction. Et surtout, il devra s’y rendre seul. Il devra laisser en plan son affaire en cours, un délit de fuite où une voiture a renversé un cycliste, ou du moins la gérer par téléphone en laissant son adjoint le sergent Whelan qu’il surnomme Grover prendre les rênes.

Comme il avait entamé une partie d’échecs avec son ami Cocky Concannon, un inspecteur blessé en service et mis en pré-retraite, Flynn décide de l’emmener contre l’injonction de son chef. Après avoir dépassé un village perdu, ils entament la montée d’une colline et arrivent devant un portail gardé comme une zone militaire confidentielle. Les hautes grilles enferment un lieu appelé La canne et le Fusil.

Il s’agit d’un club très fermé de notables, de patrons industriels en passant par des sénateurs candidats potentiels à la présidence en passant par des avocats ou des juges. Cette poignée d’hommes influents ont découvert l’un d’eux assassiné de deux balles mais, pour ne pas être ennuyés par la police, ils ont déplacé le corps dans un hôtel proche situé hors de la propriété en simulant un accident de chasse. Flynn est chargé officieusement de trouver le coupable.

On pourrait donner un sous-titre à ce roman : voyage de Flynn dans le club des puissants. Si les enquêtes de Fletch sont drôles, celle de Flynn que je viens de lire est plus cynique. Il convient de préciser que ce n’est pas sa première enquête. On nous présente Flynn comme un inspecteur qui travaille quand il veut, disparaissant pendant ses heures de service sans justification. Malgré cela, il semble doué et ce mystère va nécessité tout son talent de déduction.

Gregory McDonald, à travers ce huis-clos, nous présente un groupe de puissants qui se croient au-dessus des lois. Il n’hésite pas à grossir le trait, nous détaillant les travers de ces gens que l’on pourrait considérer bien sous tous rapports. Flynn lui-même parait détaché, nonchalant et mène son enquête de façon non conventionnelle. Il faut dire qu’il a les mains liées et que quoi qu’il fasse, les cadavres vont continuer à tomber.

Honnêtement, ce roman est un bon petit polar, un huis-clos qui ressemble plus à une charge contre les puissants de ce monde qu’à une volonté de bâtir une intrigue solide. J’ai lu sur Internet que Gregory McDonald voulait s’engager dans la politique et qu’il avait vu des choses et rencontré des désillusions. Dans ce cadre, ce roman ressemble à une vengeance en bonne et due forme.

De rage et de vent d’Alessandro Robecchi

Editeur : Editions de l’Aube

Traducteurs : Paolo Bellomo et Agathe Lauriot dit Prévost

Deuxième tome des enquêtes de Carlo Monterossi, après Ceci n’est pas une chanson d’amour, ce roman change totalement le ton, car on passe d’un humour cynique agressif à de la rage pure et froide. Tout aussi excellent !

Andrea Serini, en tant que propriétaire de l’agence de vente de véhicules de luxe, tient absolument à fermer sa boutique et éteindre les lumières. Ce soir-là, un bruit de mouvement l’attire, quelqu’un est entré. Il se retrouve face à un vieux camarade qui veut retrouver son argent. Sous la menace, Andrea lui donne un nom, Anna Galinda, avant de prendre un balle en pleine tête. En sortant, un moine l’aperçoit et lui intime de s’arrêter. Il s’agit du sous-brigadier Tarcisio Ghezzi, qui n’a pas le temps de sortir son arme devant la rapidité de l’homme. En deux coups, il se retrouve assommé et son arme dérobée.

Carlo Monterossi, créateur de l’émission Crazy Love pour la grande usine à merde (la télévision) où il s’agit d’étaler au grand jour les histoires d’amour du grand public, veut depuis un certain temps stopper sa collaboration. Pour lui, ce concept est devenu indécent. Mais son agente Katia Sironi insiste : il ne peut pas partir comme ça, Ils sont prêts à lui offrir un pont d’or (sur lequel un touchera un copieux pourcentage). Elle veut qu’il rencontre le Boss en personne, Luca Calleri. Et contre toute attente, Carlo accepte.

Dans le restaurant de luxe, Carlo arrive en avance et assiste à l’arrivée du « Ponte », devant qui tout le monde plie. Son temps est compté, il n’accorde pas dix minutes à quiconque, et d’ailleurs, il ne mange pas et confirme qu’il compte sur Carlo. Dépité par cette attitude, Carlo finit au bar et est accosté par une femme. Tous deux boivent et Carlo raccompagne la jeune femme chez elle, la couche sur canapé et la couvre. En sortant, il claque la porte, avec un bruit sec, un CLAC qui résonnera longtemps dans la tête de Carlo. Le lendemain, il apprend qu’elle a été torturée et tuée avec le même revolver qu’Andréa Serini.

Par rapport au premier roman, qui étalait un humour cynique que j’avais adoré, cette deuxième enquête se révèle bien plus sérieuse. On y trouve bien quelques traits d’humour dans les dialogues ou quand il s’agit de se moquer des policiers. Mais le ton est irrémédiablement noir, à l’image de cette ville de Milan, balayée par un vent glacial, qui correspond bien au titre et à l’humeur de Carlo Monterossi.

Le décor hivernal anormal, ce vent infernal, fait ressurgir une rage froide, que Carlo va ressentir, ajouté à un sentiment de culpabilité envers la mort d’Anna Galinda. Il ne cessera de se rappeler cette porte se fermant dans un CLAC fatal, croyant qu’il est à l’origine de sa mort. Il va donc se lancer dans cette croisade pour dénicher les coupables et comprendre cet engrenage mortel.

Car derrière Carlo et son humeur noire, l’auteur nous montre combien les richards se servent des pauvres et rien de plus efficace que de mettre sur le devant de la scène les prostituées. Il nous montre une caste sans aucune pitié ni humanité, une frange d’ultra-riches fiers de leur impunité, usant et abusant de gens qui, finalement, ne peuvent qu’être définitivement les perdants de cette société.

A nouveau, on trouve dans ce roman colérique un scénario remarquable, complexe à souhait où les intrigues sont menées en parallèle entre Carlo, Ghezzi et Carella, où l’auteur nous imprègne de cette ville glacée par ce vent inhabituel. Cette deuxième enquête, très différente de la première, confirme que cette série est à suivre avec impatience, avec une mention spéciale pour Katrina, la cuisinière moldave de Carlo, une vraie mama qui prend soin de son protégé. 

L’insurrection impériale de Christophe Léon

Editeur : Le Muscadier

Les éditions Le Muscadier inaugure en ce début d’année une nouvelle collection « Noir », qui se présente ainsi :

« La collection Le Muscadier Noir propose des romans de littérature noire engagés qui s’articulent autour d’une mise en question de la société, des romans noirs de critique sociale qui s’opposent à la littérature du « moi » et proposent une littérature de société, qui s’enracinent dans les circonstances sociales dans lesquelles leur action se déroule, qui, enfin, déchiffrent et décodent le fonctionnement de la société à travers la fiction. »

Deux titres sont d’ores et déjà disponibles dès le mois de janvier, et je vous propose le premier d’entre eux, L’insurrection impériale qui va faire grincer des dents.

Jeffrey Poux de Maizieux (qu’on appelle JPM) fait partie des gens qui comptent dans notre pays, surfant sur l’argent et les entreprises qu’il dirige. Il se repose pour cela sur son chauffeur – garde du corps – homme à tout faire Gaëtan Morizet de la Barre. Ce dernier lui rappelle d’ailleurs qu’il doit assister à la réunion de préparation des championnats de monde de Waterpolo, non pas pour la beauté du sport mais pour y rencontrer le dirigeant d’une société avec laquelle JPM aimerait signer un contrat juteux. En sortant du siège de la FFWP, un homme se jette sur JPM et lui fend le crâne avec une feuille de boucher.

Il a prévu, du haut de ses vingt ans, de poursuivre ses études à la Sorbonne. Mais sa mère est tombée malade suite à un cancer foudroyant, et l’entreprise qui l’employait a profité de la COVID pour délocaliser ses activités et la licencier. Obligé d’abandonner ses perspectives d’avenir, il sent la rage monter devant l’impunité des Grands de cette société. L’idée de se venger, de montrer l’exemple, fait jour en lui et sa première victime sera JPM, le success-man le plus en vue du moment, celui qui goûtera à la feuille de boucher qu’il vient d’acquérir. Une autre personne l’insupporte, Georges-Henri Charançon, qui se permet d’organiser des repas en plein confinement …

Le commandant Olivier Lacelle, qui attend sa retraite proche de neuf mois, est chargé de cette enquête qui ne doit pas durer longtemps, dixit ses chefs ainsi que d’éminents membres du gouvernement. Son contact auprès du ministère se nomme Fleur Viam, commissaire de 31 ans atteinte du syndrome d’Asperger.

L’insurrection impériale est donc le premier roman que je lis de Christophe Léon, auteur prolifique dans beaucoup de genres, de la littérature générale à la littérature jeunesse en passant par des essais. Ce roman est un vrai polar, et montre pourquoi et comment les gens arrivent à être excédés par les attitudes de leurs dirigeants, les richesses étalées au grand jour, les impunités dont ils bénéficient.

En grossissant le trait, par moments, et en se basant sur certains faits récents montés en épingle par les médias, l’auteur construit une intrigue qui amène à faire réagir le lecteur. Alors que l’on peut s’attendre à une enquête en bonne et due forme, on se retrouve plutôt à une analyse détaillée des personnages à travers des scènes qui aboutissent à une conclusion attendue : on ne peut pas lutter contre le pouvoir.

Au début du roman, le style très littéraire et cultivé m’a semblé pompeux, ajouté à des paragraphes très longs ce que je n’apprécie pas. Au fur et à mesure de la lecture, je me suis habitué et j’ai vraiment apprécié cette lecture. Bien que l’on n’ait pas réellement affaire à un roman d’enquête, l’auteur arrive à nous accrocher et à suivre son intrigue sur deux fils directeurs en parallèle.

D’un côté, les deux policiers vont plutôt subir la situation et compter les morts, en l’absence de pistes sérieuses. De l’autre, nous avons ce jeune homme qui subit une situation familiale dramatique et qui est excédé par ce que se permettent les grands de ce monde. On en ressort avec un plaidoyer qui va opposer les deux camps si on prend un peu de recul : les révoltés (faisons tomber des têtes, comme en 1789) face aux légalistes (rien ne peut justifier un meurtre, quel qu’il soit). Comme vous le voyez, je suis aussi capable de grossir le trait.

Tout cela pour arriver à ma conclusion : lisez ce roman par son aspect original et sa démonstration de la raison pour laquelle les gens en arrivent à être excédés par ce qu’on nous montre à la télévision (aspect d’ailleurs qui aurait pu être plus détaillé). Car il remplit pleinement son rôle de réfléchir à la situation actuelle et nous poser des questions, avec ses accents de révolte.

Profanation de Jussi Adler Olsen

Editeur : Albin Michel (Grand Format) ; Livre de poche (Format poche)

Traducteur : Caroline Berg

La sortie du nouveau roman de Jussi Adler Olsen m’a donné l’envie de reprendre un de ses anciens romans, avant de me plonger dans le nouveau. En effet, cet auteur s’est imposé en quelques années comme un des excellents auteurs de romans policiers, en créant le Département V, qui est chargé de résoudre des affaires anciennes non résolues.

Grâce à la précédente affaire, où le département V a retrouvé Merett Lyngaard, Carl Mörck a obtenu une certaine renommée et une reconnaissance de ce nouveau service. D’ailleurs, son chef lui annonce la visite d’une délégation norvégienne, pour savoir comment il travaille. Pour autant, il n’a toujours pas envie de travailler, et cherche toutes les excuses pour ne rien faire. Et cette visite va l’obliger à faire du rangement dans son cagibi, situé dans les sous-sols du commissariat.

Etrangement, un dossier est tout le temps remis sur le haut de sa pile et Assad, son assistant, lui assure que ce n’est pas lui qui fait cela. Ce dossier concerne la torture et l’assassinat d’une façon horrible d’un frère et de sa sœur. Carl ne voit pas l’intérêt de travailler sur cette affaire : un homme a avoué les meurtres et est actuellement en prison. Avec tous les dossiers qui encombrent son bureau, celui-ci n’est pas sa priorité. D’ailleurs, on lui octroie bientôt une personne supplémentaire pour classer les dossiers : Rose.

Le lendemain, le dossier est à nouveau positionné sur le dessus de la pile. Carl décide de l’ouvrir et apprend que cette affaire concerne un groupe de 6 adolescents, devenus quasiment tous aujourd’hui des célébrités nationales extrêmement riches. On y trouve Ditlev Pram, propriétaire de plusieurs cliniques de luxe ; Torsten Florin, le célèbre designer ; Ulrik Gybbol-Jensen, connu mondialement en tant qu’analyste financier ; Kristian Wolf, l’armateur, mort depuis ; Kirsten-Marie Lassen, superbe créature de la jet set, qui est toujours vivante mais dont on n’a plus de nouvelles. Le seul du groupe d’amis qui n’était pas issu d’une famille riche était Bjarne Thogersen, et c’est lui qui a avoué les meurtres. Carl demande donc à Assad de se renseigner s’il y a eu des crimes similaires.

Ceux qui ont lu la première enquête ne seront pas surpris quant aux retrouvailles des personnages. Cette affaire se situant dans le temps juste après l’affaire Lyngaard, on retrouve un Carl Mörck toujours aussi fainéant, et brillant dans ses déductions. Afez El Assad est toujours aussi travailleur, efficace, drôle et surprenant ; on va le découvrir plus à l’aise dans les interrogatoires, n’hésitant pas à secouer les témoins pour avoir une réponse rapide. Et nous allons découvrir une troisième personne, Rose, qui va beaucoup aider dans les recherches mais qui prendra son essor dans les prochaines enquêtes.

Par rapport au premier roman (et aux suivants), le ton est définitivement plus noir et plus violent. Ce roman n’est pas réellement une enquête policière au sens où le roman avance en alternance entre le département V, Kimmy, une SDF, et les vrais assassins. L’intérêt du roman tient plutôt dans la façon dont Carl et son équipe vont arriver à coincer ces malades, ces enfoirés, ces …

Jussi Adler Olsen a, me semble-t-il, mis beaucoup de passion et de cœur dans ce roman. Il montre et dénonce les gens qui, parce qu’ils sont riches, pensent qu’ils peuvent tout acheter, tout faire, parce qu’ils se considèrent au dessus des lois. Certes, l’auteur a grossi le trait, les a créés ignobles, a dessiné une Kimmy que l’on a envie de plaindre. Il y a de la rage et de la hargne aussi bien dans l’écriture que dans l’intrigue. Jussi Adler Olsen y a mis tant de passion que je n’ai pas ressenti que l’on était à la limite de la caricature. Au contraire, j’ai été totalement passionné par cette lecture. J’ai avalé le livre en m’attendant à un final explosif et je peux vous assurer que l’auteur nous a concocté un final de fou, incroyablement visuel et violent, à l’image de ses personnages. Rien que pour ça, Profanation est mon épisode préféré de la série, à ce jour.

Pour rappel, les titres de la série sont :

Miséricorde

Profanation

Délivrance

Dossier 64

L’effet papillon

Promesse

Selfies