Editeur : Gallimard
Collection : Série Noire
Si on jette un coup d’œil sur le Net, on ne trouvera que des éloges à propos de ce premier roman. Il faut dire que c’est bien fait, c’est passionnant, et surtout, ça parle … ce que je veux dire, c’est que ce roman fait appel à un brin de nostalgie qui, dans une époque troublée comme celle que nous connaissons, a quelque chose de rassurant. Sans vouloir être dans le message « C’était mieux avant », je dois dire que ce roman rappelle des souvenirs d’enfance et d’insouciance auprès de ceux qui ont eu entre quinze et vingt dans les années 80, et que forcément, cela excite une certaine fibre de l’amitié, de la loyauté, de la solidarité dans un monde anonyme. Et quand c’est bien fait, c’est passionnant. Dans ce roman, c’est TRES bien fait.
Ils étaient quatre, copains comme cochons. Quatre adolescents qui ont fait les 400 coups, ensemble, inséparables durant tous les étés. Il y avait Chris et Romain, les deux frères. A eux deux était venu se greffer Vlad. Julie était la fille du groupe. Ils jouaient dans la campagne, faisaient des conneries, et commençaient à avoir des discussions d’adultes. Mais c’est dur de devenir un adulte.
Cet été là, Cédric a débarqué, avec sa famille. Ils les craignaient dans le village, ils avaient des têtes de squatteurs, des têtes de vendeurs de drogue … et puis ils ne les connaissaient pas ! Cet été là, Cédric a débarqué et plus rien n’a été pareil.
Romain a quitté son village, il y a maintenant 10 ans. Il est de retour et beaucoup de choses ont évolué. Il a bourlingué dans tous les ports d’Europe et retrouve son frère Chris, qui après s’être engagé dans l’armée, a ouvert une boutique de poterie. Chris est avec Julie, qui est devenue infirmière, et attend un enfant. Vlad est toujours là aussi, et est devenu le caïd de la drogue du coin. Pour fêter les retrouvailles, ils décident de boire un coup au bar de Vlad et ils le découvrent battu à mort …
Benoit Minville va alterner entre le présent et le passé pour construire ses personnages et son intrigue, avec des scènes très marquées. Tout tient dans la psychologie des personnages, leur amitié qui malgré les années n’a pas changé et dans leur loyauté vis-à-vis du clan qu’ils ont formé. Même s’ils sont devenus adultes, un lien secret qui ne concerne qu’eux les relie, un lien indestructible qui passe les années. Certes, leur caractère s’est affirmé, ils s’engueulent ouvertement, Chris n’est plus le petit qui suit les grands mais il n’en reste pas moins que leur amitié reste entière.
Si le sujet va forcément toucher beaucoup de gens, si la construction est connue, ce premier roman se distingue des autres par cette maitrise dans la narration et le style d’une efficacité impressionnante. Il y a juste ce qu’il faut, là où il faut, sans vouloir forcément entrer dans des descriptions d’évolutions de la société, même si cela transparait forcément. Si les personnages sont au centre du roman, on y voit tout de même une campagne française qui résiste à l’évolution, on y entend les gens parler des « étrangers » (il faut comprendre ceux qui ne sont pas du village, et pas forcément des gens de nationalité différente). C’est très bien vu, très bien montré par petites touches subtiles.
A la lecture de ce roman, on a tendance à penser que c’était mieux avant, ou que la situation se dégrade, ou que le trafic de drogue est la plaie de notre société, la description qu’en fait Benoit Minville de nos campagnes ressemble beaucoup à du gagne-terrain, au sens où les autochtones finissent par se retrancher derrière leurs clôtures pour bouter l’ennemi hors de … France. J’en connais des gens comme ça … je me suis retrouvé dans ce roman, j’ai retrouvé des gens que je connais dans ce roman, j’ai retrouvé des ambiances, des situations, des paysages, des musiques (et quelle bande son !). Comme pour beaucoup d’entre nous, c’est un roman qui me parle, et comme c’est un roman très bien écrit, très bien fait, c’est un roman que j’adore et que vous adorerez !
Rural noir est un coup de coeur chez les amis de Unwalkers et chez La Petite Souris
on est bien d’accord, ça nous rappelle plein de souvenirs et c’est une lecture vraiment touchante ! 😉
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Ah ben ouais. Quelque part, ça me donne envie d’aller revoir mes potes, notre petite bande de bons à rien ! Amitiés
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Tu as bien réussi pour un bon à rien ;-). La bise
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Salut ma volaille !!! Je suis heureux de voir que toi aussi tu as succombé à la plume de notre ami Benoît ! un fort joli roman en effet, plein d’humanité, d’amitié et de noirceur ! sans pathos juste ce qu’il faut de nostalgie pour embarquer le lecteur ! et ma foi c’est une vraie reussite! mais comme on dit, ce n’est pas le premier roman le plus difficile à écrire ( même si beoît en a écris plusieurs pour la jeunesse) mais le second !! 😉
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Les premiers romans sont toujours pleins de fougue, de passion. On dit en effet que le second est plus dur à écrire. Mais on parle rarement du troisième ! je blague ! Super roman, et je te remercie de m’avoir fait lire ce livre ! Amitiés
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Moi aussi j’ai replongé dans mes souvenirs de gamine car je suis encore jeune 😝
N’empêche qu’il excelle notre Benoît 💖💖
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C’est super bien fait. Imparable !
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Oui carrément
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Ta chronique donne envie de s’y plonger vite : ça tombe bien il est dans ma PAL 😊
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Bonne lecture, alors !
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Merci 😊
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dés qu’on parle du passé (mais pas en vieux réac) ça me parle, alors on y va… et puis « série noire » quoi !
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Ben ouais quoi ! Et la bande son va avec ! Rock and dead ! (je crois que j’ai du l’emprunter chez les Unwalkers celle-là ! )
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Bonjour Pierre, Je ne me joindrai pas aux concerts de louanges qui ont accompagné la sortie de ce roman que je trouve faible au plan de l’écriture et stylistiquement médiocre. Quant au fond et à l’histoire : rien de nouveau sous le soleil! Avec ce roman, nous sommes plutôt dans l’effet de mode et l’air du temps (un Polar qui serait Rural et Noir) que dans un courant novateur. Ah, les goûts et les couleurs…Amitiés, Pierre
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Salut Pierre, Le coté Rural, je n’en parle pas trop, car je ne l’ai pas ressenti plus que ça, même si certaines remarques des gens du cru sonnent vrai. Noir, ça l’est … et comme je le dis, ce roman parle aux gens nostalgiques de leur adolescence. Et comme tu dis, les gouts et les couleurs … Amitiés
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Très bonne chronique Pierre ! Je l’avais noté dans ma liste et je vais essayé de le lire bientôt ! 😉
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Comme dirait Maître Yoda : N’essaie pas, lis le ! Bonne lecture Bruno
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Je suis d’accord avec toi ma poulette !! Lu, adoré et adoré… je t’ai dit que j’avais adoré ?? 😛
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Ben, faut peut-être que tu me le répète … je suis un peu dur d’oreille … et pas que de l’oreille, d’ailleurs !
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Rhôôô, la poulette qui fait dans le grivois !! Il me pique mon job.
Bon, écoute bien, je le dirai pas 36 fois : ADORÉ !!! mdr
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bien tentant!!!!
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Incontournable surtout !
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Un putain de roman pour moi. Et tu le soulignes très bien, il nous ramène à l’adolescence. Il a réveillé en moi quels souvenirs, des bons, certains plus douloureux !
Merci pour ce beau billet.
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Difficile de ne pas aimer ce roman, tant il hume un parfum de nostalgie pour beaucoup de gens ! BIZ
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C’est pas tant de la nostalgie, c’est véritablement un retour au source !
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