Le commissaire Bordelli de Marco Vichi (Philippe Rey)

Les éditions Philippe Rey nous proposent un nouveau personnage récurrent, venant d’Italie. Plusieurs raisons m’ont poussé à me pencher sur ce Commissaire Bordelli : cela se passe en Italie, cela se passe dans les années 60, et Claude Le Nocher lui a donné un coup de cœur. Trois raisons de lire ce roman.

Le commissaire Bordelli est un cinquantenaire débonnaire, qui vit seul bien qu’il partage certaines nuits avec une prostituée. Il est du genre à ressasser son passé et en particulier son passage à la guerre où il a combattu les nazis. Mais il est aussi remarquablement doué pour résoudre des énigmes complexes et celle qui lui est proposée va lui donner bien des difficultés.

Une vieille dame riche, Rebecca Peretti Strassen est retrouvée morte chez elle, en cet été 1963 à Florence. Tous les accès de son appartement étaient fermés. Il semblerait bien que cette dame ait succombé à une crise d’asthme foudroyante, ce que vient confirmer rapidement son médecin de famille, qui leur confirme une allergie à un pollen d’une plante tropicale extrêmement rare. Ce qui fait tiquer le commissaire Bordelli, c’est le fait que le flacon de médicament soit très bien vissé. Or comment une dame en pleine crise pourrait-elle penser à reboucher soigneusement son flacon de médicament ?

Les personnages de flics cinquantenaires sont passionnants, car ils ont un recul sur la vie qui donne de savoureuses scènes et des dialogues souvent brillants. Les plus connus sont bien évidemment Maigret de Simenon, Wallander de Henning Mankell, Montalbano de Andrea Camilleri ou Erlendur de Arnaldur Indridason. Il y a un peu de tout cela dans ce roman, un peu de tout ceux là mais il y a surtout une vraie personnalité dans ce commissaire Bordelli.

Car comme l’intrigue se situe dans les années 60, l’auteur a choisi une période charnière qui va lui permettre de fouiller par la suite l’histoire noire de l’Italie. Ici, il se contente de montrer un personnage miné par ses passages pendant la grande guerre, un personnage humain, à l’écoute des autres, doué d’une reflexion intense, d’un don de la déduction remarquable, un personnage droit qui prend sous son aile Piras le fils d’un ami tué à la guerre.

Et puis il y a ces scènes fantastiques où Bordelli rencontre ses amis, ou bien quand il participe à un repas chez son ami et ancien truand Botta, et les situations et les dialogues lors de ce repas sont tellement vrais qu’on en a l’eau à la bouche et qu’on se laisse emporter. Assurément, on a là un grand morceau de polar, une scène d’anthologie pour tout bon vivant qui se respecte.

Je n’ai pu m’empêcher de rapprocher cette enquête de celles de l’inspecteur Colombo. L’enquête est minutieuse, on se doute bien du coupable mais le jeu consiste bien à savoir comment Bordelli va réussir à le coincer. En cela aussi, ce roman est une grande réussite, et j’ai hâte de lire la prochaine enquête de Bordelli, tant celle-ci m’a emporté par cette nonchalance et ce personnage formidable.

5 réflexions sur « Le commissaire Bordelli de Marco Vichi (Philippe Rey) »

    1. Mais je ne te tape pas sur la tête, au contraire ! En fait, mon ami Coco l’avait dans sa PAL, et je me rappelais que tu en avais parlé. Alors, hop ! je lui prends, je le lis et c’est génial ! Merci Claude, et merci Coco ! Amitiés

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