Les gravats de la rade de Marek Corbel (Wartberg)

Sur Black Novel, je suis les publications de Marek Corbel, car je crois que c’est un grand auteur en devenir. Il a cette ambition d’écrire de grandes histoires implantées dans la Grande Histoire. Il a la volonté d’implanter dans ses intrigues de la politique, comme le fait idéalement la grande Dominique Manotti. Une nouvelle fois, ce roman fait preuve d’une belle ambition, à la fois dans le fonds et dans la forme.

26 octobre 2011, à Plougonvelin. Un incendie vient de ravager la résidence Le Moign. La résidente de cette demeure est une vieille dame agée de 88 ans et se déplaçant en fauteuil roulant. L’issue est fatale pour la vieille dame. On retrouve son corps. Mais ce n’est pas seulement un accident. L’autopsie montre qu’elle a été abattue d’une balle dans la tête. La gendarmerie est la première sur les lieux et le capitaine Laurent Gourmelon est chargé de l’enquête.

29 octobre 2011, à Brest. Le lieutenant adjudant chef Lefort appelle le lieutenant Sahliah Oudjani de la brigade maritime de Brest. Un patrouilleur vient de prendre dans ses filets le corps d’un noyé. Il s’avère qu’il s’agit d’un vieil homme à l’identité inconnue. Puis, le mystère se lève sur cet homme, ancien de la Fraction Armée Rouge et membre de la Bande à Baader. Mais pourquoi un vieux terroriste décide-t-il de se donner la mort à Brest ?

Nous allons suivre ces deux affaires en parallèle, puisque ces deux enquêtes vont être menées par deux services qui n’ont aucune relation a priori. Les mystères de l’administration française sont ainsi faits qu’il faudra attendre la moitié du roman pour voir Gourmelon et Salilah se rencontrer et s’entraider.

Je parlais d’ambition chez ce jeune auteur, et une nouvelle fois, nous sommes bien en présence d’un roman mêlant la Grande et la Petite histoire. Car la mort de la vieille Le Moign pourrait impliquer de nombreux membres de sa famille, et celle du vieil Allemand pourrait nous emmener vers des contrées sombres du terrorisme. Il n’en est rien, et la résolution de ces morts trouvera sa solution vers la deuxième guerre mondiale.

Et on est guidé du bout des doigts d’écrivain par ces allers-retours entre 2011 et 1943. Nous allons assister à l’enfermement et à la torture d’Yves, un prisonnier victime des nazis. Il faudra de la volonté et quelques efforts pour suivre cette intrigue emberlificotée, surtout pour ma part à cause d’un manque de présence des personnages principaux. Du coup, les chapitres courts de ce roman nous obligent à nous remettre en mémoire la place de chacun. Un peu plus de psychologie, de présence des personnages aurait facilité la lecture.

Ne ratez pas l’avis de l’ami Claude ici

Voici donc une intrigue touffue dont la résolution laissera tout de même pantois, illustrant la bêtise humaine et l’aveuglement de certains imbéciles qui croient à des idéologies qui ne peuvent justifier les meurtres et autres lâchetés. Mais pour comprendre ce que je viens de dire, il vous faudra lire Les gravats de la rade …

3 réflexions sur « Les gravats de la rade de Marek Corbel (Wartberg) »

    1. salut Claude, ça aurait pu être un coup de coeur si les personnages avaient été plus marquants. Une histoire terrible, digne des grands romans dramatiques. J’ajoute le lien vers ton billet au passage, que j’ai malencontreusement oublié ! Amitiés

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