Les rapaces de Thierry Brun

Éditeur : Le Passage éditions

Avec seulement 3 romans au compteur, Thierry Brun a su créer son propre style, en inventant à chaque de nouvelles histoires, de nouveaux personnages. C’est toujours avec un énorme plaisir que je découvre ses nouvelles créations.

Alexandra Blaque est originaire des cités de Vitry. Elle a du faire face à la violence de son environnement pour s’en sortir, et a commencé à vivre du trafic de drogue très tôt vers l’âge de 16 ans. Petit à petit, au fur et à mesure que les opportunités se présentaient, elle a monté les échelons. Elle a accepté des missions de plus en plus importantes, de plus en plus dangereuses.

Puis elle est devenue indispensable, le bras droit du caïd local. Avec son garde du corps, Nicolas, elle a mis en place la production de la drogue, au Pérou. Intransigeante sur la qualité, elle a créé cela comme si elle montait une entreprise. Jusqu’à ce que le gang concurrent arrive à la faire tomber lors d’un rendez-vous à Toronto. Son arrestation a fait les gros titres des journaux.

Extradée en France, elle a bénéficié d’une remise de peine. Elle a donné des informations mais elle a gardé l’essentiel. Elle ne cherche qu’une chose : retrouver Nicolas, essayer de bâtir une vie, sa vie. Mais beaucoup de gens veulent sa peau, entre trafiquants de drogue et flics. C’est l’entrée en scène d’une journaliste un peu casse-cou qui va déclencher un séisme dont bien peu en sortiront indemne.

Lire un roman de Thierry Brun, c’est forcément rencontrer et côtoyer des personnages forts. Décider de choisir une femme, intransigeante, implacable, n’est pas un hasard à mon avis. Car Alexandra n’a rien de féminin dans son approche, dans son attitude. Nous sommes dans un environnement qui n’a rien d’humain, un environnement d’animaux, où il est plus question de lutte pour la survie, de gagner du terrain, le terrain du concurrent que d’humanité.

Endurcie par son enfance, insouciante quand il s’agit de relever des défis, Alexandra va monter dans la hiérarchie du mal. Et pour autant, alors qu’on aurait aimé voir cette partie plus développée, ce n’est pas le sujet principal du roman. Il s’agit de voir la lutte des clans, et une jeune personne, devenue femme en prison, qui aspire à de la tranquillité. Il y est question de vie, d’amour, d’espoir, de loyauté, de trahisons, de morts.

C’est un roman qui ne vous dira pas tout, et c’est la marque de fabrique de cet auteur : Son style direct et efficace ne vous en dit que le principal ; l’auteur laisse l’imagination du lecteur faire le reste, voir les plaines arides du Pérou, les décors des bars de luxe lors des négociations, les gouttes de sueur, de peur, sur les fronts quand on entend une branche se casser dans la forêt environnante. L’auteur nous brosse un trait, et c’est à nous d’imaginer ce qui va autour. Alors, ça va vite, c’est fort, sans sentiment parce que ce monde là est à cette image. Et c’est probablement cela que je retiendrai de ce roman : Dans un monde d’animal, il est vain de vouloir redevenir humain.

Je vous appelle mes avis sur Surhumain et Ligne de tir.

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