Depuis quelque temps, Michael Mention est grimpé d’un étage. Il alterne les thrillers, les romans policiers ou même les romans noirs avec la même facilité, tout en nous assénant des analyses qui nous font bien réfléchir. La cible de ce nouveau roman, c’est le journalisme, ou plutôt la manipulation de l’information par les journalistes eux-mêmes. Et pour bien poser le sujet, quoi de mieux que de prendre comme personnage principal un journaliste, une star incontournable du petit écran, j’ai nommé Carl Belmeyer himself.
Carl Belmeyer, c’est LE journaliste par excellence, celui qui incarne la vérité nationale et internationale dans le petit écran de tous les foyers français depuis plusieurs dizaines d’années. A tel point que dans la rue, il signe des autographes aux gens qu’il rencontre … ou bien il les envoie chier. Car Carl Belmeyer n’est pas le personnage tout lisse qui se présente au journal télévisé du 20 heures, c’est avant tout un personnage ignoble dont le seul intérêt est avant tout sa propre personne. Tout le professionnalisme et l’honnêteté qu’il montre à l’écran n’est en fait qu’une image préfabriquée d’un personnage qui n’en a rien à faire ni de l’actualité, ni des autres. Seule compte sa propre sensation de pouvoir, celle de connaitre la vérité, celle de raconter des bobards que le peuple avale grâce à son talent inné. En cela, Carl Belmeyer pourrait presque se prendre pour Dieu.
Mais Carl Belmeyer n’est pas celui que l’on croit. Alors qu’il goute peu le contact avec les gens d’en bas, il préfère de loin les soirées mondaines, la fréquentation des stars (les vraies) et sniffer la cocaïne qui lui permet de tenir son rythme effréné et assurer sa place de Numéro Un. Mais un drame va bouleverser sa vie : Une candidate dans un show de téléréalité se tue et le risque de montrer du doigt les programmes racoleurs qui font de l’audience est grand. Pour autant, ce n’est pas le scandale que craint la première chaine, mais bien une baisse de son action en bourse. Pierre-Yves Maillet, le mentor de Carl, celui qui l’a formé, celui qui l’a construit, lui propose de partir en reportage exclusif quelques jours pour couvrir la guerre civile qui vient d’éclater au Liberia. Carl goutte fort peu à sa proposition, mais avec l’assurance de prendre la place de Pierre-Yves à terme, avec une assurance tous risques payée par la chaine et avec un bonus de 300 000 euros, avouez qu’il y a de quoi réfléchir pour trois jours de boulot …
Avec ce roman, vous allez vous en prendre plein la tête. Prenez un personnage détestable au possible, hautain comme pas deux, égocentrique et narcissique, et placez-le dans une situation déstabilisante. Ajoutez deux pincées de fronde pour faire ouvrir les yeux au lecteur, de grosses cuillers à soupe d’action, un litre de rebondissements sans que cela ne soit sanguinolent, et vous obtenez un polar bien noir et très intelligent.
Carl Belmeyer est un personnage qui se croit intelligent, au dessus des gens, car il a toutes les informations et les distille au compte-gouttes, comme il veut. Il vire ses collaborateurs qui le regardent de travers, joue à armes égales avec le responsable de l’information, son chef, parce que c’est lui qui est à l’écran, c’est lui la star, c’est lui qui est sur le trône de la célébrité. Ce ne sont plus ses chevilles qui gonflent, c’est sa tête qui explose ! Quand ce personnage débarque au Liberia, tout dérape et, bien qu’il soit célèbre, de loup, il devient lapin. On en viendrait presque à le plaindre …
Michael Mention profite de ce roman pour faire le procès de la télévision, des journalistes, de l’information qui est diffusée un peu partout et qui est d’autant plus fausse, truquée, manipulée. Il évite le travers de la thèse du complot, mais il montre par des exemples cinglants comment le téléspectateur est pris pour une bille. En ce qui me concerne, cela justifie le fait que je n’allume plus ma télévision !
Avec une action incessante, et un style redoutablement efficace, on va suivre l’itinéraire de ce manipulateur manipulé, de ce désinformateur désinformé, et cette lecture s’avère autant jouissive qu’intéressante. En tous cas, on se retrouve plusieurs fois à se poser des questions, ou à ouvrir les yeux sur des faits que l’on connait (parfois) ou que l’on aimerait ignorer ou préférerait ignorer. Une nouvelle fois, Michael Mention écrit un superbe polar intelligent, de ceux qui vous prennent à la gorge tout en ayant quelque chose à dire. Il n’est pas sur qu’avec un roman pareil, Michael Mention soit invité au Journal Télévisé !
J’avais bien aimé les romans sur l’étrangleur de Michael Mention. Jeudi Noir est dans ma Pal. Nul doute que celui là devrait aussi y trouver sa place.
Amitiés…
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Celui là est un incontournable, cher Vincent. Michael Mention est un grand, à ne manquer sous aucun prétexte. Surtout que son prochain sort en septembre et c’est la fin de la trilogie anglaise. Amitiés
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Faudra que je me mette à jour, donc… 🙂
Amitiés.
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Mention devient incontournable dans le roman noir, jamais où on l’attend. Comme toi, j’adore
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Je viens de dire exactement la même chose ! merci Yvan
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Oui je confirmais ton propos 😉
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Il m’appelle très fort celui là et je ne suis pas sûre non plus qu’il soit invité au 20 h. .. 🙂
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Avec un livre comme ça, il vient de se mettre pas mal de gens à dos !
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surtout les médias non? 😉
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Je confirme qu’il a du talent et en plus, il sait changer de registre ! Mais son style reste le même, on reconnait sa plume 😉
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Tout à fait, je crois qu’on a tout dit !
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J’attends son suivant chez R&P
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Mention est la révélation polar de ces dernières années. Et j’aime beaucoup sa bibliographie, à l’image d’un raconteur d’histoires qui ne s’impose pas un univers en particulier. Pas un hasard qu’il retrouve Marin Ledun chez Ombres Noires.
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Je suis totalement d’accord avec toi, Fredo
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Jamais encore lu Mention mais ta chronique me montre qu’il dit que je le fasse. Vite !
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Il est devenu une des pointures du polar français. Il y en a pour tous les gouts, du roman noir comme ici, à un hommage à David Peace ou bien du fantastique. Tous ses livres ou presque sont chroniqués. A toi de faire le choix. Amitiés
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Tu as raison chacun de ses bouquins â l’air top 🙂
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Il y a de quoi lire et découvrir. Tous ont une patte, un style. Mention très bien ! 😉
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Looool excellent 😉
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Merci pour cette mise en avant alléchante. Amitiés
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De rien
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Bonjour Pierre, au hasard des visites, voilà que je retrouve cette couverture l’ayant déjà vue à l’écran du pc. J’en lis donc davantage et hop je ne connais pas l’auteur et m’en vais piocher la biographie et les différentes sorties de livres. J’aime le sujet. Cela entre totalement dans mon point de vue. 😏 Merci pour ton avis qui n’est pas neuf. Qu’importe ce sont les traces laissées sur ce blog qui peuvent ainsi servir.
À propos de Dans la Gueule de l’Ours, je me délecte et suis à la moitié. J’aime beaucoup ce type de littérature ainsi que l’écriture. Une découverte grâce à toi. Merci. Bises. Geneviève
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Mickaël Mention est indéniablement un auteur à ne pas rater. Je crois que j’ai chroniqué tous ses livres sauf son tout premier. Quant au carnaval des hyènes, sur le même sujet, ne rate pas Trash circus, de Joseph Incardona qui va encore plus loin. BIZ
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Bonjour Pierre. Je te remercie. J’ai mis le premier dans ma liste à lire. Je retiens tes bons conseils. 😀. Pour Trash circus je vais voir de suite. Je crains que ma pile s’allonge 😀😆. Passe une bonne journée. Bizz. Geneviève
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